Une boutique pour créer du lien

Chapô
Il y a treize ans, le Secours Catholique de Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, a décidé de transformer son vestiaire en boutique solidaire. Depuis, l’équipe locale œuvre à en faire le plus possible un lieu de rencontre et d’échange.
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Chemise à carreaux en laine cintrée, fines lunettes, ce samedi matin, dans la boutique solidaire du Secours Catholique de Maisons-Laffitte (78), Maxime fait glisser les cintres du rayon « vestes » à la recherche d’un coup de cœur. Cet étudiant de 20 ans aime bien venir chiner ici. Il apprécie l’idée de « cycle, avec des personnes qui viennent déposer leurs vêtements et d’autres qui les achètent pour leur donner une deuxième vie ».

C’est également ce qui plaît à Blandine, 38 ans. Cette mère de quatre enfants vient de déposer un sac contenant des chaussures et des vêtements pour enfants, un pantalon de femme… La dernière fois, c’était un costume de son mari. Ce samedi, elle en a profité pour faire un tour dans la boutique. Elle repart avec un pull et un short pour ses deux plus jeunes filles et avec des livres pour enfants. « Je préfère être dans cette démarche qu’acheter et revendre sur leboncoin.fr. Ici, on rend service et on nous rend service. »

Deux femmes devant un portant de vêtements

Fouzia, 55 ans, souligne la bonne tenue de la boutique : « C’est propre, bien rangé. Les vêtements sont de qualité. Je n’ai jamais trouvé quelque chose de sale ou d’abîmé. » Cette mère de quatre enfants vient avant tout pour des raisons économiques. Elle est en recherche d’un emploi et a du mal à joindre les deux bouts. C’est pourquoi elle bénéficie d’une carte de réduction qui lui permet, pour 2 euros, de réaliser 20 euros d’achat. « C’est important de payer, même 2 euros, estime-t-elle. Car cela permet à l’association d’aider des personnes qui sont encore plus en difficulté que moi, qui sont à la rue. »
 

Ici, nous nous sommes parlé pour la première fois

Fouzia, 55 ans.

Elle raconte avoir été surprise de rencontrer ici des parents qu’elle voyait à la sortie de l’école. « Des gens qui n’ont pas de soucis financiers et qui viennent aussi acheter. À l’école, je ne leur parlais pas, car je me disais : "On n’est pas du même monde", confie-t-elle en souriant. Ici, nous nous sommes parlé pour la première fois. Maintenant, quand on se croise à la sortie de l’école, on se dit bonjour. »

Faire de la boutique un lieu de rencontre et d’échange, c’était le souhait de l’équipe locale. D’où le souci d’en faire un lieu agréable et convivial. Si Laura, 62 ans, vient régulièrement, ce n’est pas pour acheter. Cette retraitée aime passer juste pour dire bonjour, se poser, prendre un café, discuter. Les mardis et samedis matin (jours d’ouverture de la boutique) sont les seuls moments de la semaine où elle voit du monde. « Parfois on est stressé, démoralisé. Ce n’est pas bien de rester seul enfermé. Quand je viens ici, je me sens mieux », dit-elle.

Crédits
Nom(s)
Benjamin Sèze
Fonction(s)
Journaliste rédacteur
Nom(s)
Matthieu Rosier
Fonction(s)
Photographe
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