Paradoxalement, la crise sanitaire a ouvert des opportunités professionnelles à Maribel. Aide-soignante dans un Ehpad, la compagne de Daniel sort peu à peu de la précarité, au prix d’une charge de travail énorme.
J’ai enfin un "vrai" métier, dont je suis fière, en CDI, dans un secteur où il n’y a pas de chômage.
Impressions sur le vif, lors de cette journée où un cas de Covid a transformé l’Ehpad en forteresse et où les patients ont été confinés dans leur chambre.
Je me suis sentie en échec. Je ne voulais plus me résigner aux petits boulots. J’avais besoin de me sentir capable.
Avec Daniel, on a encore des choses à surmonter, mais j’espère rembourser le maximum avant l’été.
Les métiers de l'aide à la personne et de la santé, telles les
aides-soignantes et les infirmières, comptent parmi ceux où la part des femmes
est la plus élevée : 89% sur 930 000 salariés, rappelle le ministère du
Travail (voir l’étude de la Dares ci-dessous).
Comme dans l'éducation, la vente ou l'entretien, cette non-mixité va de pair
avec une moindre valorisation, par rapport aux professions techniques et
industrielles, plus souvent occupées par des hommes. « Il s’agit
d’éduquer, soigner, assister, nettoyer, conseiller, écouter, coordonner...
Bref, de faire appel à des "compétences présumées innées", si
"naturelles" quand on est femme, rappelait en avril 2020, dans une tribune
au Monde,
un collectif d'universitaires et de syndicalistes. Cette dévalorisation est
l’un des facteurs expliquant les 26% d’écarts salariaux entre les femmes et
les hommes. »
D'où l'appel des signataires à « revaloriser les emplois et carrières à
prédominance féminine », par exemple en prenant mieux en compte
certaines compétences : la technicité, mais aussi les responsabilités, les
savoirs relationnels, la pénibilité psychique et non seulement physique, etc.
Un levier pour combattre la précarité et la pauvreté féminines. En 2018,
l'ONG Oxfam estimait qu'entre 2006 et 2017, « la part de femmes en
activité professionnelle et pauvres est passée de 5,6 % à 7,3 % ». Les
mères de famille monoparentale sont les plus touchées : « parmi celles qui
travaillent, plus d’un quart vit sous le seuil de pauvreté, soit un million
de femmes ».
Un constat également souligné par le Secours Catholique dans son “État de la
pauvreté en France 2020”. « Les mères isolées sont avec les hommes seuls
le type de ménage le plus fréquemment rencontré dans les accueils du Secours
Catholique : elles représentent près d’un quart des ménages rencontrés (et
une femme sur trois rencontrées), rapporte l’association qui précise
encore : « Près d’un quart (des mères isolées de nationalité française)
occupent un emploi mais il s’agit très souvent d’emplois précaires et peu
rémunérateurs à temps partiel, ou encore en CDD et intérim. »
Paradoxalement, la crise sanitaire a ouvert des opportunités professionnelles à Maribel. Aide-soignante dans un Ehpad, la compagne de Daniel sort peu à peu de la précarité, au prix d’une charge de travail énorme.
J’ai enfin un "vrai" métier, dont je suis fière, en CDI, dans un secteur où il n’y a pas de chômage.
Impressions sur le vif, lors de cette journée où un cas de Covid a transformé l’Ehpad en forteresse et où les patients ont été confinés dans leur chambre.
Je me suis sentie en échec. Je ne voulais plus me résigner aux petits boulots. J’avais besoin de me sentir capable.
Avec Daniel, on a encore des choses à surmonter, mais j’espère rembourser le maximum avant l’été.
Les métiers de l'aide à la personne et de la santé, telles les
aides-soignantes et les infirmières, comptent parmi ceux où la part des femmes
est la plus élevée : 89% sur 930 000 salariés, rappelle le ministère du
Travail (voir l’étude de la Dares ci-dessous).
Comme dans l'éducation, la vente ou l'entretien, cette non-mixité va de pair
avec une moindre valorisation, par rapport aux professions techniques et
industrielles, plus souvent occupées par des hommes. « Il s’agit
d’éduquer, soigner, assister, nettoyer, conseiller, écouter, coordonner...
Bref, de faire appel à des "compétences présumées innées", si
"naturelles" quand on est femme, rappelait en avril 2020, dans une tribune
au Monde,
un collectif d'universitaires et de syndicalistes. Cette dévalorisation est
l’un des facteurs expliquant les 26% d’écarts salariaux entre les femmes et
les hommes. »
D'où l'appel des signataires à « revaloriser les emplois et carrières à
prédominance féminine », par exemple en prenant mieux en compte
certaines compétences : la technicité, mais aussi les responsabilités, les
savoirs relationnels, la pénibilité psychique et non seulement physique, etc.
Un levier pour combattre la précarité et la pauvreté féminines. En 2018,
l'ONG Oxfam estimait qu'entre 2006 et 2017, « la part de femmes en
activité professionnelle et pauvres est passée de 5,6 % à 7,3 % ». Les
mères de famille monoparentale sont les plus touchées : « parmi celles qui
travaillent, plus d’un quart vit sous le seuil de pauvreté, soit un million
de femmes ».
Un constat également souligné par le Secours Catholique dans son “État de la
pauvreté en France 2020”. « Les mères isolées sont avec les hommes seuls
le type de ménage le plus fréquemment rencontré dans les accueils du Secours
Catholique : elles représentent près d’un quart des ménages rencontrés (et
une femme sur trois rencontrées), rapporte l’association qui précise
encore : « Près d’un quart (des mères isolées de nationalité française)
occupent un emploi mais il s’agit très souvent d’emplois précaires et peu
rémunérateurs à temps partiel, ou encore en CDD et intérim. »