Magali, 34 ans, Loire (42)
Je vis avec mes quatre filles dans un petit village. Au chômage, je touche le RSA, les
allocations familiales et une pension alimentaire. En tout, nous avons, pour cinq, moins
de 1000 euros par mois.
Avec ce petit budget, je fais très attention à ne pas me retrouver dans le rouge. Il y a
trois ans, nous avons failli nous faire expulser de chez nous. Je n’ai pas envie que
cela se reproduise.
Du coup, je paie d’abord toutes les factures : le loyer, le téléphone, EDF… Et ensuite,
je me débrouille avec ce qu’il reste, souvent autour de 250 euros. Je préfère ne pas
faire de demande d’autorisation de découvert auprès de la banque, car je ne veux pas
prendre le risque de devoir payer des frais supplémentaires.
Pour faire des économies, il y a des astuces et des réflexes à avoir. Quand nous allons
voir mes parents à Lyon, une fois par mois, nous prenons le bus et non le train. Nous
mettons trois heures au lieu d’une heure et demie, mais cela revient à 7 euros pour
toutes les cinq, au lieu de 28 euros.
Pour l’alimentation, je fais aussi très attention. Je fabrique moi même les yaourts, et
pour les goûters, je prépare des gâteaux plutôt que d’acheter des biscuits. Au
supermarché, je prends généralement le premier prix et j’achète en gros quand il y a des
promotions.
On ne part pas en vacances, ou exceptionnellement, comme cet été avec le Secours
Catholique. On ne va pas au restaurant. Alors, de temps en temps, pour se faire plaisir,
on cuisine un bon repas à la maison.
On ne va pas au cinéma, mais il m’arrive d’emmener les filles au parc de loisirs. Cela
coûte le même prix, 6-7 euros, mais au moins elles se défoulent toute la journée.
D’un mois sur l’autre, j’essaie d’économiser, parfois jusqu’à 20 ou 30 euros. C’est
comme ça que je peux financer des sorties ou acheter des cadeaux pour Noël et les
anniversaires.
Cette année, pour Noël, les filles savent qu’il n’y aura pas d’extras, comme on est
parti cet été. Mais elles comprennent. C’est important de bien leur expliquer.