Daniel, 40 ans, a vécu le confinement comme un choc financier, mais aussi psychologique. Ce cuisinier sétois espère que la renaissance du tourisme va l'aider à stabiliser sa situation personnelle déjà fragile avant l'épidémie.
J'étais déjà fauché,
comme souvent en milieu de mois
Une urgence apparaît, qui l'obsède : nourrir les enfants. « Je ne voyais pas comment faire », tranche-t-il. La mère de Daniel ne vit que d'une petite retraite et ne peut le dépanner longtemps.
À partir d'avril, puis en mai, son employeur manque de trésorerie pour lui verser plus que l'indemnité de chômage partiel couverte par l'État et l'Unédic - 70% du salaire brut, environ 84% du net - soit 1 400 euros.
Le cuisinier se tourne vers une assistante sociale. Celle-ci a maintenu des permanences par téléphone. Elle l'oriente vers le Secours Catholique et la Banque alimentaire, qui lui propose de passer chercher des colis.
Chaque lundi, le panier apporte un répit immédiat. « En temps normal, la cantine coûte 2 à 3 euros par repas, calcule Daniel. Je ne peux pas nourrir mes enfants pour ce prix-là. Avec la Banque alimentaire, je ne partais plus de rien, je n'angoissais plus en me disant : "Les enfants arrivent, comment je vais faire ?" ».
Daniel n'a pas l'habitude de demander de l'aide. Son air bonhomme semble doué pour camoufler les difficultés et le cuisinier n'a longtemps compté que sur lui-même. « Jusqu'au divorce, je me disais : "Ne demande jamais d'aide pour ne pas être redevable". Mais on passe à côté de petites choses qui peuvent adoucir la vie. »
Daniel se souvient de la première distribution alimentaire comme d'une épreuve teintée de gêne. « Mais les gens qui distribuent ne donnent pas que de la nourriture, insiste-t-il. On partage aussi un moment d'échange qui fait du bien. »
Avec la Banque alimentaire, je ne m'angoissais plus sur comment nourrir mes enfants.
Daniel a fêté les anniversaires de ses deux plus jeunes filles avec les moyens du bord.
En faisant attention, je devrais m'en sortir, à condition de ne plus revivre un chaos pareil.
Depuis le début de la crise sanitaire, les Banques alimentaires ont observé une augmentation de 15 à 30% de la demande en aide alimentaire, selon les territoires. Pour faire face à ce bond, le réseau a dû puiser dans ses stocks de produits secs qu'il doit désormais reconstituer. Les Banques alimentaires craignent que la situation ne s'aggrave encore dans les prochains mois si la hausse du chômage s'avère durable.
En 2018, un sondage réalisé par l'institut CSA avait en effet montré que 35% des bénéficiaires de l'aide alimentaire y avaient eu recours à la suite de la perte de leur emploi. Le Secours Catholique a quant à lui distribué plus de 5 millions d'euros en chèques-services, permettant aux ménages aidés de faire des courses en produits alimentaires et d'hygiène.
Daniel, 40 ans, a vécu le confinement comme un choc financier, mais aussi psychologique. Ce cuisinier sétois espère que la renaissance du tourisme va l'aider à stabiliser sa situation personnelle déjà fragile avant l'épidémie.
J'étais déjà fauché,
comme souvent en milieu de mois
Avec la Banque alimentaire, je ne m'angoissais plus sur comment nourrir mes enfants.
Daniel a fêté les anniversaires de ses deux plus jeunes filles avec les moyens du bord.
En faisant attention, je devrais m'en sortir, à condition de ne plus revivre un chaos pareil.
Depuis le début de la crise sanitaire, les Banques alimentaires ont observé une augmentation de 15 à 30% de la demande en aide alimentaire, selon les territoires. Pour faire face à ce bond, le réseau a dû puiser dans ses stocks de produits secs qu'il doit désormais reconstituer. Les Banques alimentaires craignent que la situation ne s'aggrave encore dans les prochains mois si la hausse du chômage s'avère durable.
En 2018, un sondage réalisé par l'institut CSA avait en effet montré que 35% des bénéficiaires de l'aide alimentaire y avaient eu recours à la suite de la perte de leur emploi. Le Secours Catholique a quant à lui distribué plus de 5 millions d'euros en chèques-services, permettant aux ménages aidés de faire des courses en produits alimentaires et d'hygiène.