Alice, pendant le Covid : « Confinée mais engagée ! »
«
Pour moi c’était évident. Dès le confinement annoncé, je n’ai pas hésité : hors de question d’abandonner les mamans, ces mères de famille hébergées avec leurs enfants à l’hôtel par le 115 et accompagnées par le Secours Catholique de Paris. D’habitude chaque samedi, elles reçoivent un colis alimentaire, désormais je me rends à leur chambre d’hôtel deux fois par mois pour leur donner des chèques services. C’est parfois difficile pour moi d’aller les voir, confinées dans un petit espace et vulnérables. Une n’avait mangé que des biscuits depuis trois jours et n’osait pas sortir. Ça prend aux tripes.
J’ai également mis en place des appels vidéo entre les mamans tous les deux jours, en plus du groupe WhatsApp sur lequel les jeunes femmes se confient au quotidien. Elles mettent ainsi leurs angoisses à la porte. Et je leur lance des défis comme danser sur telle musique et envoyer ensuite la vidéo au groupe.
J’ai dans le passé vécu cinq ans au Congo Brazzaville, alors je suis contente de côtoyer désormais ces femmes migrantes, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne. Elles m’appellent "Maman Whity", je suis leur maman blanche, à l’africaine !
Je viens toujours aux nouvelles quand elles ne me répondent pas. Elles disent que je les fais tenir avec mon leadership. Mais c’est l’inverse : ce sont elles qui me font tenir avec leurs sourires. »