Réfugiés : le pari de l'accueil citoyen
Objectif : accueillir 500 personnes de nationalité syrienne, irakienne ou palestinienne, réfugiées au Liban et en situation de grande vulnérabilité, avec un besoin de protection fort.
L'État français accepte de délivrer à ces personnes des visas depuis le Liban, afin de leur éviter un périple clandestin, coûteux et dangereux. En contrepartie, les associations s'engagent à assurer l'hébergement et l'accompagnement de ces réfugiés par des familles françaises.
Juliette Delaplace, chargée de projets Accueil et droits des étrangers au Secours Catholique, présente ce dispositif de solidarité internationale.
L'expérience franc-comtoise : « Ce sont des personnes qu’on rencontre, pas des idées »
À la suite de l'appel du Pape François, en septembre 2015, et de l'engagement de l'État français à accueillir 30 000 réfugiés, des initiatives ont vu le jour un peu partout en France pour recevoir des personnes migrantes.
Collectifs citoyens, pastorales des migrants, équipes du Secours Catholique... se sont mobilisées ensemble pour organiser l'accueil de familles. En Franche Comté, la dynamique, soutenue par l'évêque, a pris de l'ampleur.
Nicolas Oudot, responsable diocésain de la pastorale des migrants de Besançon, évoque le changement de regard de certaines personnes « qui étaient loin de l’accueil de l’étranger ».
À partir du moment où « li y a des cas concret dans la paroisse », explique-t-il. Ces personnes réalisent que « ce n’est pas juste éphémère parce qu’on fait "la BA pour les migrants", mais qu'il y a des choses qui se vivent ».
Sylvie Fleury, membre du collectif Accueil migrant Ornans, confirme : « Ce sont des personnes qu’on va rencontrer, pas des idées. Donc ça peut faire évoluer les choses. »
Le temps de la relecture : « Faire le point sur les aspects positifs comme sur les épines »
« Quand on accueille des familles, il y a toujours un temps joyeux, d’euphorie. Et puis, au bout d’un moment, émergent des doutes et des question, observe Victor Brunier, chargé d’animation « Recherche de sens interculturel et religieux » au Secours Catholique. C’est important de se poser, de se rassembler, de partager sur ce qu’on ressent. D’abord pour se rendre compte qu’on est plusieurs à se poser les mêmes questions. Ensuite pour faire le point ensemble sur les aspects positifs comme sur les épines, ce qui pique, qui fait qu’on se pose des questions, qu’on a des doutes. »
En février 2018, des membres de trois collectifs franc-comtois impliqués dans l'accueil de réfugiés et trois familles syriennes accueillies se sont réunis pour un week-end de relecture d'expérience.