Accéder au numérique pour accéder à ses droits
« Quand je suis arrivé, je ne savais même pas ce qu’était une souris. Mais désormais je sais ranger mes fichiers, aller sur ma boite mail… ». Joaquim, 60 ans, est attablé devant son ordinateur au "Clic 24". Comme chaque samedi depuis un an, il vient dans ce cybercafé solidaire tenu par le Secours Catholique pour apprendre à se servir de la machine. Employé de manutention dans une agence d’événementiel, il n’en avait jamais utilisé par le passé.
À l’instar de Joaquim, ce sont une cinquantaine d’adhérents qui sont inscrits ici. Personnes en précarité, séniors, réfugiés… le lieu, situé dans le centre-ville de Puteaux, accueille et forme gratuitement des personnes de tous horizons. Faute d’accès aux outils ou de compétences pour les utiliser, pour beaucoup d’entre elles le numérique représente un casse-tête.
« Désormais tout passe par Internet. Carte vitale, coordonnées bancaires, résultats médicaux… ne pas avoir accès au numérique, c’est ne pas avoir accès à ses droits, explique Karine, responsable bénévole au "Clic 24". Ce que nous faisons ici avec les accueillis, c’est leur donner accès à leurs droits ».
Le "Clic 24" met à disposition des ordinateurs et aide les personnes dans leurs démarches administratives en ligne. Pour celles qui le souhaitent, le lieu propose des accompagnements sur le long terme qui conduisent à l’autonomie numérique, comme c’est le cas pour Joaquim. « Les bénévoles sont patients et prennent le temps de nous expliquer. Je suis très content d’être là, on est tellement bien accueilli », se réjouit-il.
Non loin de lui, Aïcha termine un exercice avec l’aide d’Antoine, bénévole. Aïcha se familiarise avec le clavier en recopiant des phrases qui s’affichent à l’écran. D’origine marocaine, elle est arrivée en France en 2015 pour rejoindre et aider son mari aveugle. « Je n’ai jamais appris à me servir d’un ordinateur, confie-t-elle. J’aimerais savoir utiliser Internet pour faire mes démarches et celles de mon mari ». Aïcha vient au "Clic 24" tous les samedis depuis six mois. « Pour elle, confirme Antoine, cet accompagnement est synonyme d’indépendance ».