Accompagnement à la scolarité : « On sème des graines »
« Buckingham palace c’est le palais de la Reine ». Dans l’un des bureaux du local du Secours Catholique à Saint-Sulpice-La-Pointe, dans le Tarn, Kimberley, en classe de CM2, révise un cours d’anglais sur les monuments emblématiques de Londres avec l’aide d'Annick, une bénévole et ancienne maîtresse d’école. À l’autre bout de la pièce, Léna, debout devant Geneviève, bénévole depuis trois ans, récite une poésie apprise le jour-même.
En tout, une dizaine d’enfants, âgés de 7 à 10 ans, inscrits dans l’une des quatre écoles primaires de la ville, sont accompagnés dans leur scolarité par une équipe de bénévoles. Ils ont en commun de connaître des problèmes d’apprentissage, notamment de la lecture. Certains d’entre eux souffrent de dyslexie, d’autres sont issus de familles étrangères non-francophones, explique Chantal, la coordinatrice. « À la maison, il y en a qui ne parlent pas français et au retour de vacances on se rend compte qu’il faut revenir aux bases, avance-t-elle. On ne voit pas les progrès immédiatement. On sème des graines et parfois ça pousse ».
S’ils ont un souci à la maison ou à l’école, ils peuvent nous parler.
Chaque élève est suivi par un bénévole tout au long de l’année scolaire. Parfois, plus longtemps. L’accompagnement individuel permet de nouer une relation privilégiée entre enfant et adulte qui va bien au-delà de l’aide aux devoirs. « S’ils ont un souci à la maison ou à l’école, ils peuvent nous parler. Quand ils ont envie de se confier, on les écoute, ça passe avant les devoirs », explique Marianne, qui suit depuis un an Maléna, une fillette de 9 ans atteinte de dyslexie. « Le plus important c’est qu’ils se sentent bien dans leur peau », insiste Chantal.
Ce soutien à la scolarité, mis en place depuis sept ans, se fait en lien avec les parents et les équipes pédagogiques des établissements scolaires. Les bénévoles peuvent ainsi accompagner les parents aux rencontres avec les enseignants et échanger avec les professeurs par le biais du cahier de liaison. « Quelquefois, on se fait le porte-parole de l’école, détaille la responsable bénévole. L’an passé, deux enfants devaient redoubler. Pour les parents, il n’a pas été facile de comprendre cette décision des enseignants. Mais, en discutant avec nous, ils ont fini par accepter le redoublement ». Et de résumer : « Nous sommes en quelque sorte des facilitateurs ».