Actrices du lien social, les Accorderies fêtent leurs 10 ans
Entretien avec Philippe Lefilleul, administrateur du réseau des Accorderies pour le Secours Catholique
Nées au Québec, les Accorderies ont investi le territoire français il y a maintenant 10 ans, avec la naissance du Réseau des Accorderies, co-fondé par le Secours Catholique. Comment l’association a-t-elle impulsé cette aventure ?
En 2010 la fondation Macif et le Secours Catholique, avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignations, décident d’appuyer la création de deux premières Accorderies en France : l’une dans le 19e arrondissement de Paris, l’autre à Chambéry avec l’implication forte du Secours Catholique local.
Une Accorderie naît de l’envie des habitants d’un quartier et elle est portée par eux, avec le soutien d’acteurs publics et privés locaux (communes, communautés de communes, associations…). Elle se crée en tant qu’association autonome. Afin de coordonner leur développement que l’on pressent rapide, il est décidé de créer le Réseau des Accorderies. Leur projet doit être au service de la lutte contre la pauvreté.
Quels sont les principes et les valeurs propres aux Accorderies que le Secours Catholique promeut à travers son implication dans le Réseau ?
Les trois piliers fondateurs des Accorderies sont en profonde cohérence avec le projet national de notre association. Le premier pilier est le développement du pouvoir d'agir, à savoir le développement de la capacité des personnes à mettre en oeuvre leurs propres solutions et aspirations pour améliorer leur quotidien.
Le deuxième est l'enjeu de la lutte contre l'isolement, la précarité et l'exclusion, évoqué précédemment et dont le Secours Catholique, par sa présence dans le Réseau, est en quelque sorte le garant.
Le troisième pilier est la mixité sociale : les Accorderies ont vocation à être des lieux où se rencontrent et s'entraident des populations d'origines sociales et culturelles diverses. Au titre de cette mixité, les membres d'une Accorderie sont ainsi tous des Accordeurs, sans distinctions.