Au Port-Marly, une “Ronde des Mots“ pour apprendre le français
« Moi, j’aime lire, chanter et danser ! » lance Setayesh, 12 ans. Au Port-Marly, les cris et les rires des enfants ont empli la vaste et lumineuse salle située au rez-de-chaussée d’un hôtel social de la ville. Originaire d’Iran, Setayesh vit dans l’établissement avec ses parents et ses deux jeunes sœurs « depuis très longtemps. »
Comme chaque mercredi, les trois fillettes participent à “La Ronde des mots“. Animé par une équipe de bénévoles du Secours Catholique, cet atelier d’apprentissage du français rassemble une dizaine d’enfants de 6 à 12 ans et dont les familles, pour la plupart en cours de régularisation, sont logées dans l’hôtel par le 115.
« Certains enfants ne parlent que quelques mots de français, indique Christine, bénévole. Le but de l’atelier est d’enrichir leur vocabulaire à travers le dialogue mais aussi des jeux, des chants, des lectures et d’autres activités ludiques. »
éveil musical
Ce jour-là, la séance est dédiée à l’éveil musical. « Il n’y a pas de raisons qu’à l’hôtel social on ne sache pas lire la musique ! » lance Florence, bénévole et professeure de chant. Face aux enfants installés en arc de cercle, elle présente une partition colorée avant d’en chanter chaque note et de les faire répéter en chœur à son jeune auditoire.
« On va maintenant écouter l’histoire de Pierre et le Loup », déclare Jocelyne, bénévole. Alors que les premières notes du conte musical de Prokofiev retentissent, Jocelyne lit l’histoire tandis que Monique, une autre bénévole, présente les images aux mines captivées des enfants, qui se plaisent à associer les personnages du récit au différents instruments qu’ils écoutent.
La petite bande de mélomanes en herbe peut ensuite se familiariser avec les divers instruments de musique que Florence a amenés pour l’occasion. Youness, 6 ans, ne lâche plus la guitare. Élève de CP, le garçon vit à l’hôtel avec sa mère, son frère et sa sœur. Il aime venir à “La Ronde des Mots“ pour « apprendre à lire, rencontrer d’autres enfants et [s]e dépenser ! »
De son côté, Osman, 7 ans, est en plein coloriage. Originaire d’Afghanistan, le garçon ne comprend pas encore le français. Monique l’observe attentivement. « Ce qui est important avec cet atelier, c’est de voir les progrès des enfants » confie-t-elle. Aujourd’hui, Osman a écrit son prénom pour la première fois. Et la bénévole de conclure : « C’est un cadeau ! »