À Bondy, dans la fabrique à produits d'hygiène et d'entretien naturels
La pluie n’a pas découragé Christine, Célestine, Giselle et Sarra. En cette matinée de janvier, toutes les quatre ont rendez-vous à la permanence du Secours Catholique de Bondy, en Seine-Saint-Denis, pour participer à un “atelier bio“. Sur place, elles retrouvent Karima, bénévole qui anime l’atelier depuis plus d’un an.
« Aujourd’hui, nous allons préparer de la lessive, de l’assouplissant et du shampoing », annonce Karima. Dans la salle principale de la permanence, les cinq femmes prennent place autour d’une grande table sur laquelle sont disposés quelques ustensiles, du savon de Marseille en copeaux, du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc et d’autres ingrédients achetés en épicerie bio.
Tout en suivant le livret de recettes fourni par le Secours Catholique, la bénévole donne la marche à suivre : « Pour l’assouplissant, on mélange un demi litre de vinaigre, un demi litre d’eau et quinze gouttes d’huiles essentielles », indique-t-elle. Aussitôt, les participantes s’activent tandis qu’une odeur de lavande emplit la pièce.
Depuis 2018, le Secours Catholique organise des “ateliers bios“ dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis. « Nous avons constaté que de nombreuses personnes accompagnées par l’association dépensaient les chèques-services que nous leur remettons dans l’achat de produits d’entretien, relate Camille Hugues, déléguée du Secours Catholique de Seine-Saint-Denis. Nous avons alors décidé de monter ces ateliers. »
À Bondy, une dizaine de personnes se réunissent chaque mois. « Grâce à ces recettes, les produits nous reviennent beaucoup moins chers que dans le commerce, explique Karima. Et en plus, on sait ce qu’il y a dedans : c’est meilleur pour la santé et pour l’environnement ! »
« J’avais déjà fait de la lessive la dernière fois et ça lave très bien ! » lance Giselle, qui verse soigneusement sa préparation dans une bouteille en plastique. « C’est aussi très économique : avec moins de 20€ je peux acheter tous ces ingrédients et reproduire les recettes chez moi. »
Pour certaines participantes, ces moments sont aussi l’occasion de se retrouver et de rompre leur isolement. Sarra, 36 ans, est originaire d’Algérie et se rend à l’atelier bio depuis deux mois. « Je n’ai pas de famille en France, confie-t-elle. Cette initiative me permet de connaître d’autres femmes et de bavarder. Ici, on se sent bien. »