Précarité énergétique : rénover sa maison grâce à « 1DigneToit »
Ndlr : Dans la plupart des dossiers de rénovation, un reste à charge subsiste pour la famille, qui en est informée dès le début de l'accompagnement. Pour réduire ce montant, le Secours Catholique peut accompagner des demandes de financements complémentaires, ou encore monter un micro crédit, notamment pour les finitions. Par ailleurs, l'accord de l'Anah est un passage obligé dans toute rénovation afin de pouvoir bénéficier des aides de l'État, y compris pour percevoir des aides d'autres structures.
Écouter aussi le témoignage de Sandrine, locataire d'une passoire thermique
[Transcription vidéo]
Marie :
- Vous voulez qu'on visite la maison ? Allez on va visiter.
Déjà on va commencer par l'entrée, qui était l'un des points les plus catastrophiques. Donc on avait tellement d'humidité ici que le mur était noir, on ne pouvait rien faire, c'était noir de chez noir. En plus on a changé la porte d'entrée. La vitre a été changée, parce que c'était des plaques de verre, donc on a enlevé. Les radiateurs, on a des nouveaux radiateurs. Et donc là, il y a 14cm d'isolant sur tous les murs extérieurs, mais par l'intérieur. L'électricité a été refaite, il y a une VMC.Dans la cuisine, ils ont changé les portes-fenêtre. Ici les vitres, les menuiseries ont été changées. Ça c'est la chambre de notre petit-fils quand il vient. Tous les murs ont été isolés, toute l'électricité a été refaite, le chauffage, et ici on avait le plafond qui s'était effondré.
Le plus gros des travaux ici, qui devenait vraiment urgent, sinon on allait être mis "demeure en péril", c'était la toiture. La toiture qui commençait à s'effondrer, la charpente qui était pourrie. De toutes façons on ne recevait plus personne, j'avais trop peur que le toit s'effondre sur les gens. Et du coup, tout a été refait, à neuf.
Dès qu'on a acheté ici, on a essayé de trouver une solution pour la toiture, mais mon mari ayant fait un accident domestique -il est en invalidité depuis 10 ans - donc dès qu'on parle de pension d'invalidité, les portes se ferment, qui que ce soit, au niveau des aides ou de la banque, etc.
En fait le Réseau Eco-Habitat était notre dernière solution, sinon on vendait dans l'état, donc pas grand chose, et on partait, même s'il faut aller en mobile-home mais on reste plus comme ça. On s'est dit "ça fait trop longtemps qu'on galère on ne va plus galérer comme ça des hivers durant".
Najate :
- Donc le fait d'être propriétaire n'était plus un avantage pour toi ?
- Ah non, au contraire, j'avais vraiment l'impression que le fait d'être propriétaire, c'est ce qu'elle m'a fait ressentir la dame du Pacte : "Oui mais vous êtes propriétaire" ce qui voulait dire en soi "Si t'es propriétaire débrouille toi, c'est que tu as de l'argent". Sauf qu'on peut être propriétaire sans avoir l'argent qui suit pour faire les travaux.
Les subventions existent en France, le tout c'est de trouver le bon interlocuteur qui sait trouver la bonne subvention, et on a eu de la chance, on les a trouvés. La première visite du Réseau Eco-Habitat était en novembre 2019, et jusqu'en mars - avril 2020, ce sont eux qui ont bataillé pour avoir une subvention, les entreprises, etc. Et c'est en avril 2021 qu'on a su que les travaux allaient commencer très vite, et que toutes les subventions étaient acceptées.
Vu que la subvention ANAH était acceptée automatiquement les autres suivent. On a eu des hauts, des bas...surtout l'hiver, l'été ça allait, mais l'hiver c'était difficile. Heureusement qu'on a un soutien, mais il faut qu'on ait un soutien, il le faut, parce qu'on baisserait vite les bras en fait.
Najate :
- Il y a un intérêt à accompagner à long terme, pas juste par petits bouts au niveau de l'aide parce qu'il y a une facture à payer, mais comment on peut essayer de résoudre avec les familles pour qu'elles puissent s'en sortir.
Et c'est vrai que quand ça tourne autour du logement, c'est un accompagnement, quand les bénévoles s'investissent sur le dispositif 1Digne Toit, ils savent que c'est un accompagnement qui va durer dans le temps.
Marie :
- Il y a eu énormément de travaux, et c'est vrai que c'était un peu déboussolant au début.
Déjà le fait de se dire que : on ne doit plus trouver un moyen pour payer le chauffage, le fait de se dire que même s'il fait froid, nous on sera au chaud, ce qui n'était pas le cas. Le fait de savoir que la vie va reprendre et d'avoir plus de place dans mon cerveau, parce que j'avais l'impression que j'étais obnubilée par chercher une solution à cet indigne toit.
Les travaux se sont terminés début décembre 2021. Et quand on est rentrés j'ai dit "ça sent bon", on avait plus cette impression d'humidité en permanence, et là c'est à peine si on sort, enfin si moi je sors ! Parce que j'ai l’impression qu'on profite de pouvoir être au chaud, et confortable à la maison.
Ça a tellement été du stress tout ça que maintenant on profite et on pense à autre chose.