Crise : les nouveaux visages de l'engagement
Habitant Rosny-sous-Bois, en région parisienne, Natalia, 39 ans, s’est retrouvée au chômage partiel avec le confinement. « J’avais du temps et j’avais envie de faire des choses », témoigne la jeune femme d’origine chilienne.
Alors, elle a frappé à la porte du Secours Catholique et aidé à l’accueil de jour de l’association qui proposait durant le confinement un accès à des douches et à des machines à laver pour les personnes à la rue. Réceptionniste dans un hôtel, Natalia s’est tout naturellement retrouvée réceptionniste à l’accueil, à renseigner les coordonnées des personnes et à leur distribuer des chèques services.
À Maintenon, dans l’Eure-et-Loir, Antoine, lui, a répondu à un appel au bénévolat lancé sur les réseaux sociaux afin d’aller faire des courses pour des personnes âgées fragiles et isolées et les leur porter à domicile. Le jeune homme de 25 ans était alors en télétravail, ce qui lui a permis d’avoir un emploi du temps plus flexible que d’ordinaire. « J’avais envie d’être sur le front et d’aider les gens », confie-t-il.
Temps soudainement libéré par le confinement, besoin ou envie de ne pas rester inactif ou seul chez soi, opportunité offerte de s'ouvrir à la solidarité, les raisons qui motivent l'engagement de ces nouveaux volontaires sont multiples.
Nolan 20 ans
Nolan, 20 ans, s’est rendu disponible pour des tournées de rue à Avignon. Cet étudiant en BTS n’avait plus de cours alors il s’est lancé dans du bénévolat : « Savoir que je suis utile sans attendre en retour, c’est gratifiant », explique celui qui est par ailleurs pompier volontaire.
Toujours dans la Cité des papes, Corinne, 52 ans, fonctionnaire municipale, a répondu à un mail de la maire lui proposant de s’engager dans des associations le temps du confinement. Elle s’est alors rendue trois à quatre fois par semaine dans un accueil de jour pour personnes à la rue. « Les sans-abri étaient les grands oubliés du confinement », témoigne-t-elle. « Ils ont eu besoin de nous et cela m’a apporté également car ça m’a permis de rencontrer du monde alors que j’étais coincée chez moi avec le confinement. » Arrivés en pleine crise sociale, ces nouveaux bénévoles vont-ils pouvoir rester malgré la reprise de leur travail ? Tous l’espèrent.