Deux ans de guerre et de soutien aux Ukrainiens
C’est déjà le troisième hiver sous les bombes et les tirs d’artillerie que connaissent les Ukrainiens. Même si ces derniers mois, il y a eu moins de coupures d’électricité et de gaz, les habitants font tout de même face à la multiplication des destructions, l’augmentation du coût de la vie, au manque d’emploi et à l’usure psychique face à la guerre. « Cela fait un an que la situation militaire est figée, mais il n’y a pas d’amélioration pour autant, analyse Lucas Daumer-Chanut, chargé de projet urgences en Ukraine au Secours Catholique. Les civils sont toujours sous les bombardements, et ils sont de plus en plus nombreux à tomber dans la précarité ».
D’après l’OCHA (bureau des affaires humanitaires des Nations unies), 15 millions d’Ukrainiens sont dans le besoin, soit quatre personnes sur dix. C’est particulièrement le cas pour les quatre millions de déplacés à l’intérieur du pays : « Ils ont tout perdu et ont besoin de nourriture, de vêtements, de vaisselle, de mobilier,… », explique Galina Poliakova de TLU, l’un des partenaires du Secours Catholique. « Notre défi est d’aider les habitants à s’adapter à la nouvelle réalité de la guerre et leurs besoins sont très variés », renchérit Olena Rozvadovska, de Voices of Children, citant le cas d’une femme à qui l’ONG a donné une machine à coudre pour qu’elle lance une nouvelle activité professionnelle.
Mais ce que tous les partenaires de terrain s’accordent à dire, c’est que le premier besoin reste psychologique : « Les Ukrainiens subissent le stress de la guerre. Changer de lieu de vie, perdre ses amis, vivre des événements tragiques… c’est traumatisant », explique Hryhoriy Seleshchuk, de Caritas Ukraine. Et le fait que la crise s’installe durablement et se prolonge rend le quotidien encore plus éprouvant.
À l’heure actuelle, le Secours Catholique soutient quatre partenaires : Caritas Ukraine, Caritas Spes, Voices of children et TLU, qui agissent notamment dans la partie nord-est du pays, frontalière avec la Russie et sous le feu de l’artillerie. Ils apportent avant tout un soutien psychosocial aux plus fragiles, c’est-à-dire aux enfants (traumatisés par l’absence du père parti au front et le manque de socialisation), aux personnes âgées souvent isolées, et aux personnes en situation de handicap oubliées et marginalisées.
Des psychologues et des éducateurs spécialisés viennent ainsi à leur rencontre, notamment via des équipes mobiles pour atteindre les zones rurales reculées, ou dans des centres d’éducation spécialisée pour jeunes en situation de handicap ou pour enfants. « Ils ont besoin d’aide et d’attention. Avec le soutien psychologique, nous bâtissons leur résilience, pour leur donner l’opportunité de se soutenir eux-mêmes à l’avenir », explique Olena Rozvadovska de Voices of children.
Améliorer le quotidien
Une attention est également portée à l’aide matérielle, par exemple pour donner aux habitants la possibilité de cuisiner un plat chaud le soir, ou pour pouvoir avoir des draps dans une maison de retraite submergée par l’arrivée de déplacés. « Alors qu’en 2022, nous étions dans la réponse à l’urgence pour couvrir les besoins primaires, nous sommes maintenant dans des projets qui visent à améliorer le quotidien des Ukrainiens pour qu’ils aient des conditions de vie décente », explique Lucas Daumer-Chanut.
Des actions que la crise humanitaire en cours fait perdurer. « Les besoins des populations ne baissent pas, au contraire ils augmentent car les habitants ont désormais épuisé toutes leurs économies personnelles », conclut Hryhoriy Seleshchuk, de Caritas Ukraine.