Écoute et chaînes téléphoniques : être là, tout simplement
À REIMS, DES APPELS FRATERNELS
« On a l’impression d’être abandonné. Je pourrais facilement péter un plomb vu que je vis en foyer, via le 115, témoigne Henriette, d’origine ivoirienne. Heureusement le Secours Catholique m’appelle régulièrement, ça me remonte le moral et ça me fait du bien de savoir qu’on pense à moi. »
À Reims, dans la Marne, la permanence d’accueil du Secours Catholique située dans le quartier populaire de Croix-Rouge a dû fermer ses portes avec la crise sanitaire. D’emblée les bénévoles ont pris leur téléphone pour appeler les personnes qu’ils accompagnent.
« Je passe dix appels par jour en moyenne. C’est important de rester présent, ça aide les personnes à attendre avec patience. » explique Francis, bénévole.
À AGEN, UNE HOTLINE TÉLÉPHONIQUE
« Un petit coup de fil, c’est déjà beaucoup » : c’est par ce leitmotiv que la délégation du Périgord - Agenais (Dordogne et Lot-et-Garonne) a lancé l’opération « Confinés mais pas isolés ». Les personnes qui le souhaitent peuvent appeler une permanence téléphonique : des bénévoles les rappellent et des binômes se créent ensuite.
Ainsi, Noëlle a appelé car, dit-elle, « j’avais besoin de parler : je suis coincée chez moi et mes enfants sont loin ». Mady l’a recontactée et une relation s’est nouée entre les deux femmes au fil des jours.
« Le téléphone est un moyen d’échange pour des personnes isolées qui ont besoin d’être écoutées, explique Agnès, animatrice au Secours Catholique. Et une personne écoutée se sent valorisée et vivante. » Le Secours Catholique a rendu public son numéro d’appel via la presse et les centres communaux d’action sociale.
À REDON, UN SERVICE D’ANGES GARDIENS
À Redon, en Ille-et-Vilaine, la paroisse, le Secours Catholique et des aumôneries ont mis en place un service d’"anges gardiens" pour apporter du réconfort et de l'écoute aux personnes isolées.
Une trentaine de personnes - des personnes âgées et des mères seules - ont ainsi demandé à être appelées deux à trois fois par semaine par des bénévoles. Plusieurs, parmi celles jointes par Mireille, ont confié être angoissées par le fait de ne plus rencontrer personne.
« Les personnes en face sont fragiles et en ont besoin de parler, constate la bénévole. L’idée est de prendre des nouvelles régulièrement. Comme des anges gardiens, nous veillons sur elles et nous prenons soin d’elles. »