En Somalie, soutenir l’éducation des filles
« Pour combattre la pauvreté et l’insécurité, il faut de l’éducation » martèle Mohamud Hirmoge, coordinateur pédagogique pour l’organisation Trocaire, partenaire du Secours Catholique.
Pauvreté, insécurité alimentaire, menace terroriste, aléas climatiques… Depuis plusieurs décennies, la Somalie est en proie à plusieurs crises qui impactent son système éducatif. Le pays compte à peine un tiers d’enfants scolarisés en primaire, dont seulement 30% de filles.
Des chiffres qui s’expliquent par les multiples maux qui touchent la Somalie, mais également par le poids des normes socio-culturelles qui influencent la décision des parents d’envoyer ou pas leurs enfants à l’école.
« Beaucoup de parents illettrés ne comprennent pas l’importance d’inscrire les enfants à l’école, explique Mohamud Hirmoge. De plus, la culture somalienne ne donne pas de droits aux filles. Certaines familles préfèrent éduquer les garçons tandis que les filles aident aux travaux domestiques ou sont promises à des mariages forcés pour récupérer une dot. »
Scolariser les filles
Dans la région de Gedo, au sud-ouest du pays, le partenaire se mobilise pour faire prendre conscience de l’importance de scolariser les enfants, et notamment les filles. Avec l’aide des leaders religieux, des séances de sensibilisation en faveur de l’école sont organisées auprès des parents dans plusieurs villages.
Parallèlement, Trocaire supporte sept écoles de la région en y en distribuant des fournitures scolaires et en construisant des salles de classe. Dans chaque établissement, des espaces conviviaux réservés aux filles ont été aménagés. « Les jeunes filles peuvent y trouver des protections hygiéniques, indique Mohamud Hirmoge. Elles bénéficient par ailleurs d'une aide psychosociale dispensée par une professeure. Il s’agit de lieux où elles peuvent se sentir à l’aise et se soutenir. Elles sont libres d’y parler de leurs problèmes et de leurs envies afin de prévenir le décrochage scolaire. »
Le partenaire soutient également la formation de professeurs, et notamment des femmes. « Nous voulons augmenter le nombre d’enseignantes afin que celles-ci servent de modèles aux jeunes filles et les incitent à poursuivre leurs études et à réaliser leurs rêves », poursuit Mohamud Hirmoge.
Au total, ces actions bénéficient à près de 3600 enfants de 5 à 17 ans, dont la moitié sont des filles. Mohamud Hirmoge en est convaincu : « Des enfants mieux éduqués donneront des adultes plus informés qui nous permettront de mettre un terme aux conflits. »