Jardin partagé de Verdun : « Cultiver le plaisir et la fraternité »
« J’aime venir ici pour sentir la terre », confie Rachida. Cette retraitée d’une soixantaine d’années esquisse un petit sourire tandis qu’elle révèle de la main quelques fraises cachées sous les feuilles. « Ici, je ne pense à rien d’autres qu’à mes plantes. »
Cela fait trois ans que Rachida se rend plusieurs fois par semaine au jardin partagé de Verdun. Situé face aux immeubles du quartier populaire des Planchettes, le jardin est un vaste terrain enherbé mis à disposition par la ville, et sur lequel s’éparpillent divers potagers, cabanes à outils et tables de pique-nique à l’ombre des arbres. Le lieu permet à une trentaine de personnes de venir cultiver librement leur propre parcelle tandis que l’association fournit les graines et les outils. Sur le lopin de Rachida, on trouve donc des fraises, mais aussi des oignons, des radis…
Chaque mercredi après-midi, le Secours Catholique et l’Amatrami, une association d’aide aux personnes migrantes, animent un atelier potager. Un rendez-vous qui rassemble la plupart des jardiniers et pendant lequel les bénévoles dispensent des conseils avisés.
« Espace bien tes haricots quand tu les plantes ! » enjoint Guy, bénévole au Secours Catholique, à Denise, une jardinière de longue date. Celle-ci s’exécute aussitôt. « Je suis ancien paysan bio et j’ai envie de leur faire prendre goût au jardin, explique Guy. Mais l’important, c’est surtout de cultiver le plaisir et la fraternité. »
Sérénité et lien social
Personnes seules, en situation de précarité, porteuses de handicap ou en cours de régularisation… le jardin partagé est ouvert à toutes et tous. Alima, 46 ans, est venue cultiver sa parcelle accompagnée de ces enfants de 4 et 6 ans, qui jouent dans l’herbe. « On habite un appartement alors cet endroit permet de faire découvrir la terre aux petits, dit-elle. Cela nous fait du bien : on s’évade ! »
L’heure du goûter a sonnée. Sophoeun, 67 ans, laisse sa parcelle pour rejoindre le groupe. Cette cambodgienne vient au Jardin chaque mercredi depuis un an car « on peut discuter avec tout le monde et cela fait du bien. » En voyant la trentaine de jardiniers réunis à l’ombre des arbres pour partager un café et des gâteaux, elle s’exclame : « Comme c’est beau ! »
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