La parenthèse de Noël pour ceux de l’accueil de jour

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Les personnes isolées ou en situation de grande précarité vivent la solitude encore plus durement pendant la période des fêtes. Des repas fraternels apportent un peu de réconfort, comme à l’accueil de jour du Secours Catholique de Pontoise, en région parisienne. Reportage.
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La scène est familière : quatre personnes autour d’une table qui tartinent des toasts au saumon, au foie gras et aux œufs de lompe. « Il y a encore de la crème fraîche ? », demande Marie, bonnet rouge clignotant sur la tête. Ce jeudi-là, à l’accueil de jour du Secours Catholique de Pontoise (Val d’Oise), on prépare le repas de Noël.

« Les autres années, je m’en fichais un peu », confie Guy, tout en disposant des tranches de saumon sur de petits pains ronds. « Mais cette année, je me sens un peu plus de le fêter. J’ai envie d’un peu de chaleur », poursuit ce grand brun tatoué. À côté de lui, Howasem approuve : « Ce repas, ça fait plaisir, c’est un petit moment de convivialité entre nous, qui sommes seuls et dehors ».

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L’accueil de jour de Pontoise est ouvert trois matinées par semaine, pour permettre aux personnes à la rue ou hébergées par le 115 de se doucher, de laver leur linge, de prendre un petit déjeuner au chaud, et d’être écoutées par des bénévoles. De temps en temps, un repas est servi le midi. Pour ce déjeuner spécial fêtes, la salle a été décorée de quelques guirlandes, d’un sapin et de nappes rouges sur les tables.

C’est important d’être ensemble dans cette période-là.

Kara, accueilli

 « Je vous souhaite de passer le mieux possible cette fin d’année ! », déclare Xavier à la cantonade pour ouvrir les festivités. Une trentaine de convives a pris place, parmi lesquels Dominique, 64 ans, le crâne entièrement chauve. « Ça fait 15 ans que je viens ici, des repas de Noël j’en ai vécu ! Certaines années, j’ai participé en faisant des gâteaux. Ça me connaît, j’étais pâtissier-confiseur-chocolatier. »

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Dominique ne sait pas où il dormira le soir-même. Parfois il est hébergé dans sa famille. Plus souvent, il rejoint Paris et se fait emmener jusqu’à un foyer par le bus du recueil social. « J’aime passer Noël ici avec mes amis », témoigne-t-il. C’est important Noël, c’est une belle fête ».

Autour du bavard Idrissa, quelques amis de galère s’amusent à résoudre des devinettes tout en dégustant leur part de bûches glacées. D’autres jeunes hommes, épuisés par leur nuit dehors, somnolent. Le café bu, Guy et d’autres donnent un coup de main aux bénévoles pour la vaisselle et le nettoyage de la salle.

La parenthèse de Noël se referme. Pour la maintenir entr'ouverte, Oriane, Bernadette et Marie remettent aux uns et aux autres quelques sachets de clémentines et papillotes.

Crédits
Nom(s)
Clarisse Briot
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Mathieu Genon
Fonction(s)
Photographe
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