Le réseau mondial Caritas face au coronavirus

Chapô
Dès l’apparition du virus Covid-19, les liens qui unissent les caritas locales et nationales se sont resserrés pour affronter ensemble la crise sanitaire et préparer la réponse à la crise humanitaire qui inéluctablement s’ensuivra. Pour l’instant, l’urgence est de sauver des vies.
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La priorité du réseau aujourd’hui tient en deux mots : prévention et sensibilisation. « Cette crise est avant tout une crise sanitaire, souligne Romain de Vries, responsable du Pôle Urgences internationales au Secours Catholique. Elle touche la santé de tous, celle des “pauvres” et celle des “riches”, quels que soient les pays. »
 « Nous laissons aux organisations de santé telles que l’OMS, Médecins du monde ou Médecins sans frontières, le soin d’agir sur les questions purement médicales, pour nous focaliser - à ce stade - sur la prévention et la sensibilisation… Puis, probablement bientôt, sur la réponse concrète à la crise humanitaire qui s’ensuivra et sur la résilience des populations impactées », précise Romain de Vries.

Au Moyen-Orient la lutte contre l’épidémie a commencé. En Israël, un des partenaires du Secours Catholique, Physicians for human rights, prend en charge tous les malades, mais il lui est interdit désormais d’intervenir en Cisjordanie et à Gaza, où, selon plusieurs sources, le virus s’est installé et où une catastrophe se prépare. Au Liban, la grève générale qui a précédé la crise sanitaire avait préparé la population au confinement. 

 « En Asie, hormis la Chine, la Corée du Sud et Taiwan, l’épidémie s’étend partout. Presque tous les pays du continent sont soumis au confinement », indique Jacqueline de Bourgoing,  responsable du Pôle Asie/Europe Orientale au Secours Catholique. Elle dit être surtout préoccupée par l’Inde et par le Bangladesh « où vivent plus de 1 000 personnes au kilomètre carré (Bangladesh) et où il y a un lit d’hôpital pour 2 000 habitants (Inde). La crise est prise au sérieux partout. » Dans ces deux pays, les sans-abris et la majorité des travailleurs, qui gagnent leur vie au jour le jour, sont déjà  dans une situation très critique. 

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Prise de température dans le quartier général de Caritas Singapour.
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Pour Aude Hadley, responsable du Pôle Amérique latine et Caraïbes au Secours Catholique, l’équation est la même en Amérique latine et dans les Caraïbes où les journaliers sont très nombreux : « Ils ont le choix entre sortir au risque d’être infectés ou bien rester chez eux en mourant de faim. »

L’Amazonie est une des principales sources d’inquiétude pour Aude Hadley. « Les indigènes sont très vulnérables, dit-elle. Le taux de pauvreté et de malnutrition est très haut et le système de santé de très mauvaise qualité. 60 % des indigènes du Pérou, par exemple, n’y ont pas accès. »

 Ils ont le choix entre sortir au risque d’être infectés ou bien rester chez eux en mourant de faim.

Aude Hadley du Pôle Amérique latine et Caraïbes

En Afrique aussi, le réseau Caritas en phase avec les États ont pris les mesures de précaution qui s’imposaient : fermeture d’aéroports, d’écoles, des lieux rassemblant le public. Pour Violaine Dory, responsable du Pôle Afrique et Océan Indien au Secours Catholique, comme pour ses collègues, l’inquiétude vient de « l’appareil sanitaire des pays d’Afrique. D’où la nécessité d’avertir de l’arrivée du danger ». Partout dans le monde, le réseau Caritas se tient prêt à absorber le choc du coronavirus dont il ignore encore l’intensité.

Crédits
Nom(s)
Jacques Duffaut
Fonction(s)
Journaliste
Nom(s)
Caritas Singapour
Fonction(s)
Photographe
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