Madagascar : comment sortir les jeunes de la pauvreté
Avec plus de 62% de sa population souffrant de malnutrition, Madagascar affiche un des taux de pauvreté les plus élevés au monde. À Antsirabé – grande ville à 160 kms au sud d’Antananarivo la capitale – la Caritas se bat pour aider les communautés ecclésiales de base à retrouver une dignité humaine. Elle a également mis en place un centre d’apprentissage qui offre chaque année à près de 200 adolescents particulièrement déshérités une formation professionnelle et un repas quotidien.
Apprendre un métier
« Nous sortons ces enfants de la rue, nous les nourrissons, nous les éduquons et nous leur donnons un métier adéquat grâce aux formations professionnelles les plus adaptées au contexte actuel », indique le père Justin, directeur de la Caritas depuis 2012. « À ce poste, j’ai eu mal au cœur au début en constatant que la majorité des villageois ne mangeaient pas à leur faim. Mais j’ai vu aussi comment amener les gens à prendre en main leur propre développement », poursuit-il.
Le programme progressivement mis en place par la Caritas a amené 166 communautés de base, chacune rassemblant une douzaine de familles de 6 à 8 membres, à former des groupes suffisamment cohérents pour se réunir, se parler et prendre des décisions d’intérêt public au niveau communautaire.
« Le besoin essentiel reste la nourriture », reprend le père. « Nous leur apportons des conseils de culture et de gestion, des formations. Nous étudions les possibilités de barrages, de forage de puits. Pour que ces projets aboutissent, nous leur offrons des semences et de la volaille. Nous leur prêtons aussi un peu d’argent qu’ils remboursent progressivement. »
Cet accompagnement sur le long terme bénéficie à quelque 3000 familles et impacte positivement les communautés avoisinantes qui s’approprient à leur tour les bonnes pratiques.