Mannes terrestres en Corrèze
Égletons, en Corrèze, compte à peine 4 300 habitants, mais le taux de chômage y est supérieur à la moyenne nationale. Nombreux sont ceux qui ont du mal à boucler leur budget. Quand on demande à la dizaine de personnes composant l’équipe du Secours Catholique locale quel est leur premier besoin, elles répondent d’une seule voix : « Bien manger. »
En septembre, l’équipe a contacté des agriculteurs locaux et convenu avec sept d’entre eux de proposer un panier tous les quinze jours. Composé de volailles, charcuteries, laitages, légumes et fruits de qualité, il coûte 50 euros mensuels au Secours Catholique. Les bénéficiaires participent à hauteur de 10 ou 20 % de son prix. Pour amortir le coût supplémentaire, l’équipe a géré la buvette d’une aire de loisirs près d’un lac voisin pendant l’été.
À une vingtaine de kilomètres au nord-est, dans la petite ville d’Ussel, le jardin partagé du Secours Catholique occupe un demi-hectare de terre surplombant la Diège. « La mairie a prêté le terrain. Le Rotary Club a financé les cabanons et le matériel », explique Samuel, 40 ans, père de cinq enfants et “copilote” du jardin.
Créé il y a quatre ans, celui-ci fonctionne en autonomie. Les jardiniers sont des retraités aux ressources modestes ou des personnes en grande difficulté financière, comme Samuel, qui confie : « J’ai un quotidien très compliqué mais je suis fier du jardin. C’est ma bouffée d’oxygène. Ma fille y a fait ses premiers pas. »
En plus des légumes, le jardin a fait germer une nouvelle famille, poursuit le quinquagénaire : « Ici, on se retrouve, on mange ensemble, on échange nos plants et on partage nos cultures. » L’an dernier, quand une dizaine de migrants africains sont arrivés au Centre d’accueil et d’orientation (CAO) d’Ussel, les jardiniers leurs ont proposé de s’occuper de la parcelle commune. La famille s’est agrandie.
