Migrants : À Calais comme ailleurs, continuer à être présents
« Notre accueil recevait plus de 250 personnes par après-midi. À cause de l’obligation de limiter la fréquentation à 100 personnes, et l’absence d’autres lieux vers lesquels réorienter celles qu’on ne pouvait accueillir, nous avons décidé de fermer », explique Juliette Delaplace, chargée de mission "Migrants", à Calais. « Beaucoup de nos bénévoles ont un certain âge. Par sécurité, nous avons dû aussi arrêter la tournée des campements », poursuit-elle.
Ces décisions ont été dures à vivre pour l’équipe. « Nous avons un lourd sentiment de responsabilité, vu que, de son côté, l’État ne fait rien pour ces personnes. Celles-ci se retrouvent encore plus vulnérables face aux risques sanitaires et psychosociaux de la vie dans les campements. »
Entre 500 et 800 personnes migrantes vivent actuellement dehors à Calais. L’un des premiers besoins, identifie Juliette Delaplace, est de leur fournir des informations fiables sur l’évolution de la crise sanitaire, sur le contexte de confinement, qui implique notamment, pour eux, la suspension des démarches administratives, et sur comment se protéger du virus… « Nous travaillons à des flyers et affiches rédigés en plusieurs langues. »
Pour répondre à ces besoins d’ordre matériel, l’équipe de bénévole cherche aussi des solutions. Une distribution de chèques de services est prévue pour les personnes exilées confinées dans leur hébergement.
Face à cette situation préoccupante de quasi-abandon des personnes migrantes dans la ville du Pas-de-Calais, le Secours Catholique et d’autres acteurs de terrain interpellent les pouvoirs publics.
Jean-Yves
À Briançon, dans les Hautes-Alpes, le Refuge solidaire est un sas de repos pour les personnes migrantes de passage qui ont traversé la frontière franco-italienne. Une vingtaine de personnes, essentiellement des hommes seuls, vit aujourd’hui confinée au Refuge, dans une forme d’autogestion. Parmi elles, trois sont chargées de coordonner les tâches quotidiennes : préparation des repas, ménage…
« Un bénévole passe tous les jours pour assurer l’approvisionnement en produits alimentaires et vérifier que tout se passe bien », précise Jean-Yves Montalais bénévole. Une visite quotidienne est également effectuée par un médecin ou un infirmier de l’association Médecins du Monde, et, en cas d’urgence, un bénévole est directement joignable via un téléphone « d’astreinte » confié à l’un des résidents.