À Saint-Ambroise, des ateliers créatifs sont une « bouffée d'air »
Une longue table est dressée dans la salle lumineuse de la Maison Saint-Ambroise. Pinceaux, crayons, gouaches et papiers dessin annoncent la couleur. C'est un atelier peinture qui est proposé ce jour-là dans cet espace, implanté dans le 11e arrondissement de Paris, accueillant tous les jours de la semaine des familles, des personnes isolées, migrantes ou en démarche d’insertion. Chaque mardi après-midi, l’accueil de jour du Secours Catholique de la rue Saint-Ambroise propose un atelier créatif ouvert à tous. Mais avant de s'emparer des pinceaux pour lancer l'atelier peinture, place à un rituel incontournable : « Thé ou café ? ». Un temps d’échange précieux et convivial qui permet de prendre des nouvelles de chacun.
Ici, on ne distingue pas qui est accompagnant ou accompagné, salarié ou bénévole. « À un moment donné de la vie on est aidant, à un autre moment aidé », lance Naïma, une mère de famille accompagnée par le Secours Catholique. Elle a rejoint l’équipe bénévole de la Maison Saint-Ambroise, désireuse « d’aider pendant son temps libre ». Cette femme d'une quarantaine d'années a connu l'association grâce à « l’Accueil familial de vacances », un programme qui permet d’envoyer des enfants dans des familles bénévoles pour un accueil de quinze jours et dont a bénéficié sa fille adolescente. Passionnée de cosmétique, Naïma a déjà organisé plusieurs ateliers dont l'un consacré à la fabrication de bougies « bio ». Lors d’un atelier cuisine, baptisé « Saveurs du monde », elle avait déjà ravi les papilles de tous avec un dessert oriental.
« Ce temps collectif est une bouffée d’air », explique Marie, animatrice du lieu, « on ne parle pas des problèmes mais de ce qu’on aime faire. On voit les potentiels, plutôt que les difficultés ». Des difficultés qui sont par ailleurs prises en charge, dans les mêmes locaux, grâce à un accompagnement individuel.
Concentrée, chaque participante de l'atelier peinture colore sa feuille blanche. Le temps semble suspendu, loin des tracas du quotidien. On continue d’échanger des sourires et d’être à l’écoute. Natela, 75 ans et originaire de Géorgie, répond « comme-ci, comme-ça » aux différents « Ça va ? » à son arrivée. En rejoignant le groupe autour de la table, son visage s’éclaire avant d’évoquer l’atelier théâtre auquel elle a participé et qui l’aide à progresser en français.
Il est déjà 17 heures. Pendant que la peinture à l’eau sèche, on range et on discute des projets à venir pour l’atelier. On se donne également rendez-vous par téléphone ou pour un prochain pot d’anniversaire. Ilham, 45 ans, dont les enfants ont suivi l’accompagnement scolaire proposé par le Secours Catholique, a hâte de retrouver « la belle ambiance du groupe ».