À Talant, un goûter de Noël solidaire pour « rompre la solitude »
« 5-3 ! ». Une partie du jeu de société « Triomino » bat son plein, samedi 16 décembre, dans une salle paroissiale de la ville de Talant, dans la banlieue dijonnaise. Sami, 12 ans, et Ersal, 8 ans, s’affrontent sous le regard attendri de leur mère et de bénévoles du Secours Catholique. Ces derniers ont organisé un goûter à destination de familles qu’ils accompagnent tout au long de l’année, notamment en proposant du soutien scolaire aux enfants. Au programme : jeux collectifs et de société, chants, dégustation de chocolat chaud et de friandises.
Les femmes seules sont surreprésentées parmi les personnes précaires que l’on rencontre.
« L’idée est de passer un moment convivial, et de lutter contre la solitude qui peut être associée à la précarité », résume Michel Fasné, un des bénévoles organisateurs. En début d’après-midi, Julien Ninot et sa belle fille, Aïda, font partie des premiers arrivés. Pendant que la fillette s’empresse d’aller jouer avec d’autres enfants, ce plombier de 29 ans salue l’initiative. « Ça permet à Aïda de vivre un moment festif. A Talant, il y a moins de choses qu’avant. Quand j’étais gosse, il y avait plus d’animations pour Noël, avec les maisons de quartier par exemple… maintenant c’est à peine s’il y a un sapin à l’entrée de l’école...les gens ont moins de sous, les services publics aussi », analyse-t-il.
Tisser des liens
Asmahane Attoumati, venue avec ses cinq enfants un peu plus tard dans l’après-midi, partage ce constat. « En ce moment, c’est dur, mais on tient le coup », euphémise-t-elle. Ce goûter de Noël est l’occasion « de rompre la solitude ». « Je ne sors pas beaucoup. Cinq enfants, c’est un travail en soi », souffle-t-elle. « On se voit mercredi ? », lance-t-elle à une autre femme, entre deux gorgées de chocolat chaud. Félicia Niako élève seule son fils de 11 ans. Pour elle aussi, ce moment de convivialité est l’occasion « de rencontrer d’autres personnes et de tisser des liens qui pourront perdurer au-delà de ce moment », explique-t-elle.
« Les femmes seules sont surreprésentées parmi les personnes précaires que l’on rencontre », note Valérie, animatrice salariée au Secours Catholique. « Moi, j’ai la chance de ne pas être seule mais je vois les mères dans cette situation : c’est clair que c’est du boulot ! », lance Amina Sow, une aide soignante venue « se changer les idées ». Ses « grands enfants », 15 et 17 ans, ne l’ont pas accompagnés, mais elle tenait quand même à être présente. « C’est une forme de soutien à l’association et aussi une forme de visibilité : nous sommes là, nous faisons partie de Talant ».