Un jardin pour cultiver les rencontres
Située entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône, Belleville-en-Beaujolais, 12 500 habitants, possède un jardin partagé créé par le Secours Catholique en 2004. Sur un quart d’hectare, la bande de terre riche en alluvions s’étire vers la rivière, à l’est.
Abdelatif, bénévole au Secours Catholique local, anime le jardin : « Je gère les parties communes du jardin. Les premiers samedis du mois, on fait un grand nettoyage. On désherbe, on tond, on enlève les détritus. L’occasion de travailler ensemble. Mais si tout le monde travaille sa parcelle individuelle, beaucoup rechignent à s’impliquer dans les tâches communes. »
À présent, la formatrice et son groupe se trouvent près des parcelles de Tahar et Mohammed, deux jardiniers originaires d’Oran. « J’aime jardiner. Et ici, on fait du bio. Je fais pousser mes salades, radis, aubergines, tomates, fèves, petit-pois, oignons. J’en donne pas mal parce qu’on n’est que deux à la maison. Je donne plus que je ne garde », dit Mohammed.
« Nous habitons en HLM, dit Tahar. Alors le jardin, c’est l’occasion de travailler en plein air. Ça fait du bien. Je viens deux ou trois fois par semaine après le boulot. Je suis chauffeur de bus. Je plante, j’arrose. Le plaisir, c’est aussi de manger ce que je cultive. »
L’adhésion est symbolique, « le prix de quatre cafés », ironise Abdelatif. Soit 8 euros par an. Les postulants justifient de faibles revenus et d’un habitat en appartement, généralement en HLM.
Si la mairie s’implique généreusement dans ce jardin, c’est surtout « parce que le jardin est facteur de grande détente et de paix sociale », mentionne Isabelle, conseillère municipale, venue écouter la formatrice en permaculture. Elle souhaite qu’un autre jardin s’ouvre dans un autre quartier de la ville, pour que davantage de citadins s’adonnent à cette activité.