Urgence humanitaire au Moyen-Orient : le Secours Catholique se mobilise
L’intensification des frappes israéliennes à travers le Liban depuis une dizaine de jours et l’invasion terrestre, débutée dans le sud du pays, a jeté sur les routes environ un million de personnes, selon les autorités libanaises - un chiffre repris par l'ONU. Soit près de 20% de la population totale contrainte à un exode dans la panique et le chaos depuis l’est et le sud du Liban ainsi que depuis la banlieue sud de la capitale. « Tous sont sous le choc d’avoir quitté leur maison dans la précipitation. Parmi eux, il y a des blessés et d’autres qui ont perdu un proche. Certains ont passé plusieurs nuits dans leur véhicule avant de trouver refuge », précise Karam Abi Yazbeck, coordinateur régional de Caritas Moyen-Orient Afrique du Nord (MONA), basé à Beyrouth.
D’autres personnes peuvent être contraintes de fuir à leur tour. Où vont-elles aller ?
Les quelque 800 écoles publiques, transformées en abris, sont déjà presque « saturées ». Les plus démunis, principalement des réfugiés syriens et des travailleurs étrangers qui ne sont pas admis dans les écoles publiques, dorment dehors sous des tentes ou des bâches faute de solution d’hébergement. Si l’offensive militaire israélienne se prolonge et s’amplifie, la crise humanitaire va empirer alors que l’État libanais, fragile et désorganisé, trouve déjà des difficultés à faire face aux besoins des personnes touchées, alerte Caritas MONA. « Les personnes déplacées, qui sont hébergées chez de la famille ou bien louent une chambre d’hôtel ou un logement, ne vont pas pouvoir y rester pour une longue durée et vont devoir trouver une autre solution de mise à l’abri. D’autres personnes peuvent être contraintes de fuir à leur tour. Où vont-elles aller ? Comment va-t-on pouvoir les accueillir et assurer leurs besoins de base alors que le pays souffre d’une crise économique et politique depuis 2019 ? », s’inquiète le coordinateur régional.
Aide d'urgence
Face à ces mouvements massifs de civils, le Secours Catholique se mobilise pour apporter une aide d’urgence avec ses partenaires libanais. Leurs équipes locales interviennent dans les abris sur l’ensemble du territoire, notamment à Beyrouth, dans la plaine de la Bekaa, à Tripoli et à Saïda. Elles distribuent des produits de première nécessité tels que des matelas, des couvertures, des kits d’hygiène ainsi que des repas chauds.
L’extension du conflit au Liban ne doit pas faire oublier le désastre humanitaire dans la bande de Gaza ainsi que l’escalade militaire israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, des territoires occupés, d’autant que « les deux situations sont interconnectées », prévient Caritas MONA, qui appelle à un cessez-le-feu. Dans l’enclave palestinienne, sous le feu des bombardements israéliens depuis un an, et dans les territoires palestiniens occupés, les partenaires du Secours Catholique continuent de se mobiliser tandis que le risque de famine reste élevé notamment en raison des contrôles sécuritaires imposés par l’armée israélienne qui ralentissent l’acheminement de l’aide humanitaire.