Vincent Destival : Nouveau délégué général du Secours Catholique
Secours Catholique : Il y a quelques semaines, le grand public a appris que vous quittiez la direction générale de l’Unedic pour devenir le prochain Délégué général du Secours Catholique. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Vincent Destival : J’ai poussé la porte du Secours Catholique il y a 22 ans pour y faire du bénévolat. Je n’ai pas été bénévole pendant toute cette période mais si je suis ici aujourd’hui, c’est en quelque sorte la suite de mon histoire avec cette institution. C’est également une période pendant laquelle j’ai travaillé autour des questions sociales : emploi, formation professionnelle, chômage, politiques publiques, leur impact sur les personnes pas forcément les plus favorisées sur le marché du travail.
J’ai réalisé tout récemment que la mission qui m’est confiée – je crois que c’est davantage une mission qu’un poste – unifie tout ce que j’ai pu faire dans mes engagements professionnels, mes engagements ecclésiaux et mon bénévolat au Secours Catholique. Tout cela converge vers cette mission qui est, a priori, ma dernière expérience professionnelle.
S.C. : Des occupations professionnelles prenantes qui ne vous ont pas empêché de poursuivre des études en théologie, je crois.
V.D. : En effet. J’ai obtenu un baccalauréat canonique en théologie à l’Institut catholique de Paris. Un vieux désir que j’aie failli réaliser quand j’étais étudiant. Mais il y avait alors d’autres priorités. Il y a neuf ans, mes enfants commençant à s’éloigner, ce vieux désir était toujours présent. J’ai suivi des cours du soir pendant huit ans et l’an dernier j’ai obtenu ce baccalauréat. Le thème ? Le mode d’action des chrétiens dans le champ politique. On n’est pas très loin des questions qui vont m’occuper ici.
S.C. : Quels sont, d’après vous, les enjeux du Secours Catholique et avez-vous une vision ou une stratégie personnelle dans sa lutte contre la pauvreté ?
Au Secours Catholique, il y a un projet national. Pour ce que j’ai pu voir dans les quatre délégations où je suis allé, ce projet national est reconnu par tout le monde. Il est très ambitieux, mais tout le monde dit que c’est dans ce sens-là qu’il faut aller. Arriver à faire partager une telle vision dans un réseau aussi divers ce n’est pas facile.
Je suis vraiment admiratif du travail fait par l’équipe qui a conduit ce projet national (Au coeur de son projet national, le Secours Catholique défend l'idée de donner la parole aux personnes en précarité, de leur permettre d'être actrices de la solution, en agissant avec elles et non pas pour elles. NDLR), qui l’a élaboré et qui a embarqué tout le monde autour de ces orientations. C’est un horizon vers lequel il faut aller avec les différentes équipes et au rythme où elles peuvent aller.
Le thème de la révolution fraternelle est à la fois profondément évangélique (si on lit Saint-Paul, on est tous frères) et en même temps profondément républicain. Cette expression de « fraternité » est un superbe thème et, dans notre devise républicaine, c’est sans doute celui qu’on a le plus de mal à honorer. Nous sommes, nous, moteurs sur cette dimension-là ; j'ai pu le constater dans les équipes que j'ai pu rencontrer. Avec ce trésor, nous sommes à la fois au service de l’Église et de la société. Nous sommes là où il faut être.
Et si nous partagions ce trésor !