Covid : les leçons d’une crise
« On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas », confiait fin juin un fonctionnaire territorial spécialisé dans l’insertion.
La crise sanitaire, économique et sociale de la Covid-19 a crûment mis au jour les insuffisances et dysfonctionnements de notre système de protection sociale. Partout en France, les associations et collectivités locales ont vu affluer, dès les premières semaines du confinement, des demandes d’aide de la part de ménages totalement dépourvus de filet de sécurité.
Dans certains territoires, c’est la société civile qui a principalement géré cette aide, palliant le manque de moyens et d’organisation des pouvoirs publics locaux. Cet élan citoyen amène à s’interroger, selon certains observateurs, sur les carences de l’État et des collectivités territoriales face à cette situation d’urgence sociale.
Quels enseignements en tirer ? Pour nombre d’acteurs de terrain, si la crise a rendu visibles des problèmes structurels, elle a aussi permis d’esquisser des solutions.
Pour le Secours Catholique, en période d’incertitude, il faut assurer un revenu minimum garanti, c’est-à-dire inaliénable. Alors que la crise risque d’accroître le chômage et pénalisera ceux qui sont déjà éloignés de l’emploi, des élus sont également montés au créneau pour prôner l’instauration d’un revenu de base – dégressif en fonction des revenus d’activité – d’un montant égal au seuil de pauvreté, et qui serait alloué sans contrepartie exigée mais avec un accompagnement renforcé.
La crise est aussi foudroyante au niveau international, et en particulier dans les pays en voie de développement, témoignent les partenaires du Secours Catholique à l'étranger. L’économie s’étant arrêtée, tous les travailleurs informels qui ne bénéficient pas de filet de protection sociale ont été touchés de plein fouet et ont basculé dans l’insécurité alimentaire.
Pour le Secours Catholique, il faut à la fois promouvoir des solutions locales et mener un plaidoyer global pour lutter contre l’aggravation de la pauvreté et améliorer les droits des plus pauvres.
