Israël-Gaza : Le Secours Catholique appelle à un cessez-le-feu immédiat et à prendre le parti de la paix
Depuis le 7 octobre, nous assistons impuissants à une guerre fratricide, débutée dans l’horreur de massacres et qui se poursuit sous les bombardements, dans l’exode, le dénuement et la détresse. Plus de 1 400 morts sont à déplorer en Israël. Plus de 3 800 victimes ont perdu la vie à Gaza, plus de 12 000 blessés au douzième jour de la guerre. Près de 1 000 enfants sont morts. Un million de personnes ont tout laissé derrière elles pour fuir sans savoir où aller, arrêtées dans leur fuite par une frontière qui ne s’ouvre pas, sans eau, sans nourriture et sans protection internationale.
Le Secours Catholique condamne avec la plus grande fermeté les massacres et la prise d’otages israéliens perpétrés par le Hamas. Il lance un appel à la libération immédiate des otages et à la protection de toutes les personnes civiles. Le Hamas n’est pas le peuple palestinien. Le Secours Catholique rappelle le caractère sacré de toute vie humaine et réclame en urgence la mise en place au sud de Gaza d’un corridor humanitaire, pour qu’au lourd bilan humain ne vienne pas s’ajouter la famine, la maladie et des milliers d’autres morts.
Depuis près de soixante ans, le Secours Catholique est présent en Israël et Palestine. Mgr Jean Rodhain, fondateur de l’association, a établi à Jérusalem-Est à la demande du pape Paul VI un lieu d’accueil pour pèlerins modestes de toute religion, désireux de remonter aux sources de leur foi. Maison baptisée Abraham du nom du Père de tous les croyants Juifs, Chrétiens et Musulmans, cette maison est le symbole de la concorde des peuples. Actuellement dirigé par Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours Catholique de 2010 à 2019, la Maison d’Abraham est un lieu de rencontre entre les communautés.
et d’instrumentaliser la religion
Le Secours Catholique apporte également un soutien financier aux programmes d’une dizaine d’ONG aussi bien israéliennes que palestiniennes. Ces programmes visent à établir un dialogue, à réduire les inégalités et à combattre les injustices, en tissant des liens entre communautés et en favorisant la solidarité. À l’image de l’ONG israélienne Physicians for human rights (Phri), partenaire du Secours Catholique depuis une dizaine d’années, qui sillonne Israël, la Cisjordanie et Gaza pour soigner gratuitement tout être humain quelles que soient sa religion ou sa nationalité.
Depuis plus de cinquante ans, le Secours Catholique et ses partenaires constatent les effets délétères de la colonisation des territoires palestiniens. En violation du droit international, restant sourds aux dizaines de résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, pourtant exécutoires, les dirigeants israéliens ont laissé les colons progresser et occuper la terre que les traités internationaux ont accordé aux Palestiniens, confisquant leurs maisons et leurs champs, et ne proposant plus, comme en 1993, au temps des Accords d’Oslo, une terre à ce peuple palestinien qui n’aspire qu’à se sentir enfin chez lui après 75 ans de guerre de territoires.
Depuis trente ans, les hommes politiques n’ont cessé d’ériger des murs et d’instrumentaliser la religion pour se justifier. Le conflit actuel n’est pas religieux, il est territorial. La responsabilité en incombe aux hommes politiques des deux camps mais aussi à la communauté internationale qui, bien qu’alertée par les observateurs privilégiés que sont les ONG nationales et internationales du danger d’explosion prévisible, a laissé Israël poursuivre sa politique de colonisation.
Le Secours Catholique estime qu’Israël ne sera jamais en sécurité tant que les Palestiniens ne vivront pas dignement,
en paix et en sécurité, dans un État à part entière, reconnu et viable.
Faites un don pour soutenir les populations impactées par le conflit