Colette Lespinasse : « C'est aux Haïtiens de reprendre en main la gouvernance de leur pays »
Les droits de l'homme se détériorent dans le pays caribéen : le mois de janvier 2024 a été le plus violent depuis plus deux ans selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, avec au moins 806 personnes tuées, blessées ou kidnappées et quelque 300 membres de gangs tués ou blessés, soit un total de 1 108 personnes, trois fois le nombre enregistré en janvier 2023.
Pour le Secours Catholique, Colette Lespinasse analyse la situation, et appelle de ses voeux une prise en main de la gouvernance par les Haïtiens eux-mêmes.
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« On vit une situation de violence depuis au moins 2018, avec brusquement la présence de groupes armés qui tuent, pillent, violent dans les quartiers, et bloquent des artères de la capitale Port-au-Prince. Suite à l'assassinat crapuleux du président Jovenel Moïse, les gangs se sont multipliés et ont réussi à prendre le contrôle de presque 80% de la capitale selon certains analystes. Ils séquestrent des gens, les font payer, détournent les camions de marchandises.
La population souffre beaucoup de cette situation, mais aussi d'autres problèmes, telle que l'insécurité alimentaire qui ne cesse de grandir avec 5 millions de personnes concernées sur une population de 12 millions. Il n'y a pas de gouvernement qui apporte des réponses à ces problèmes.
Il est temps que nous, Haïtiens, prenions beaucoup plus conscience de cette situation et en mains le destin de notre pays. Des interventions extérieures ne vont pas résoudre nos problèmes. Il faut une prise en main de la gouvernance du pays en Haïti, et c'est aux Haïtiens, je crois, de faire ce travail. »