Jésus, réfugié : « L'expérience de bénévole en informatique m’a éveillé »

« J’ai eu un parcours difficile. Je viens de République Centrafricaine où je travaillais comme technicien informatique. Mais en décembre 2019, j’ai dû fuir mon pays à cause de la guerre. À mon arrivée en France, j’étais bouleversé car ma famille et mes enfants n’ont pas pu me suivre. J’ai fait une grosse dépression. Je ne possédais pas encore le statut de réfugié et je ne pouvais pas travailler. Je restais isolé chez moi, plongé dans mes pensées. C’est ma psychologue qui m’a conseillé de faire du bénévolat.

J’avais entendu parler du Secours Catholique par des connaissances. Je me suis rendu à la permanence de Bourg-en-Bresse, où j’ai été accueilli par Matthieu, animateur. Je lui ai raconté mon parcours en Afrique, mes études et mon travail dans l’informatique. Il m’a proposé de rejoindre les bénévoles de la permanence numérique qui accompagnent des personnes qui n’ont jamais utilisé d’ordinateur. 

« L’espoir de vivre heureux »

Cela m’a fait du bien de revenir à l’informatique : je me suis retrouvé. J’ai aussi rencontré beaucoup de gens de cultures différentes, pour la plupart des exilés sans papiers. En écoutant les histoires de ces personnes qui n’ont rien, j’ai réalisé la chance que j’avais : je me suis dit que je devais être fort. Grâce à elles, j’ai appris à redevenir sociable.

Lorsque j’ai obtenu mon statut de réfugié, le Secours Catholique m’a accompagné dans mes démarches et j’ai pu être embauché chez notre partenaire qui fournit l’association en matériel informatique. Désormais, je suis agent technicien en informatique et je pourrai bientôt faire ma demande de regroupement familial. Je suis vraiment soulagé. Je n’ai plus le temps d’être bénévole, mais je garde contact avec les personnes du Secours. Je les remercie pour cette confiance qu’ils m’ont donnée et que j’ai toujours en moi. Cette expérience m’a éveillé et m’a redonné l’espoir de vivre heureux. »