Dans le 14e arrondissement de Paris, la pension de famille La Clé des champs, gérée par Cités Caritas, aide ses résidents à trouver du répit. Des personnes seules ou des familles monoparentales peuvent rester plusieurs mois, voire des années, dans ces logements et sont accompagnées quotidiennement par les travailleurs sociaux. Ensemble, ils parviennent à tisser et conserver des liens.
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9H
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À la Clé des champs, pension de famille située près de la gare Montparnasse, Françoise Mendis, travailleuse sociale, et Frédérique, l’une des 21 résidents, s’affairent à la cuisine pour la traditionnelle pause-café. Ce jour-là, c’est un brunch qui se prépare. Les courses ont été faites la veille. Au menu : des quiches, des salades et cinq plateaux de viennoiseries achetées ce matin. Les habitants des 16 logements que compte le bâtiment partagent ce moment chaque mercredi.
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10H
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« Me voilà ! » s’annonce Jean-Paul en pénétrant dans l’espace commun du premier étage. Les locataires arrivent les uns après les autres. Chacun aide à dresser la table ou servir le café. Pascal, ancien concierge, écoute attentivement les joutes verbales entre Ardiata et Koumba de l’autre côté de la table. Les deux femmes ne cessent de se taquiner « comme un vieux couple », plaisante Pascal. Des photos suspendues au plafond témoignent de la bonne entente du groupe et des nombreuses sorties effectuées au fil des années. Françoise se félicite de ce “noyau” de pensionnaires, toujours présents et volontaires.
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10H30
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La maison est ouverte depuis 2009 et accueille des personnes ayant peu de ressources, isolées ou dont la situation sociale ou psychologique rend difficile l’accès à un habitat ordinaire. Elles peuvent y rester des années. Pascal y vit depuis sept ans et paie 590 euros mensuels, la moitié grâce à des aides. Après un infarctus et des troubles respiratoires, il peine à marcher. « Je ne veux pas partir, c’est mon chez-moi », dit-il. À ses côtés, Annie ajoute : « On s’entraide et on discute de tout. » Aucun sujet n’est tabou ; seule règle imposée par Françoise : « On ne parle pas des problèmes administratifs à la pause-café ! »
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12H30
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Frédérique repasse des tissus pour l’atelier couture de l’après-midi. Au moment de son entretien pour intégrer l’appartement, la direction lui a proposé de donner des cours aux résidents. Frédérique a perdu son emploi de couturière après la faillite de l’atelier dans lequel elle travaillait, puis son domicile à cause de difficultés familiales. Son 25 m2 soigneusement décoré dans le style japonais comporte une chambre mansardée pour accueillir son fils de 17 ans. « C’est temporaire, précise-t-elle. C’est une pause pour respirer car je dois d’abord prendre soin de moi, mais je compte bien retrouver un autre chez-moi. »
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13H
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Arrivé en début d’année, Jean-Paul travaille de nuit dans la sécurité des hôtels et aimerait, lui aussi, quitter son 16 m2. « Je veux recevoir mes petits-enfants ou des amis, ici c’est trop petit ! » Les visiteurs peuvent rester jusqu’à 22 h et sur accord, y passer la nuit. Le quinquagénaire fait défiler les annonces des logements sociauxen Île-de-France auxquelles il postule chaque jour depuis des mois. La file d’attente est longue, avec des centaines de candidats.
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13H30
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Makolonga travaille dans une école maternelle et vit avec sa fille dans un 20 m2, après avoir été hébergées en hôtels pendant des années. « Quand je suis rentrée ici, je me suis dit : c’est le paradis ! » témoigne-t-elle. Chaque appartement est déjà meublé, mais elle a acheté un grand réfrigérateur pour se sentir chez elle. Enceinte, elle rêve de trouver plus spacieux pour accueillir son bébé.
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14H
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L’objectif des pensions de famille est double : reconstruire des liens sociaux et préparer le relogement de ceux qui le souhaitent. Tandis qu’une collègue accompagne les résidents pour le ménage ou les courses deux fois par semaine, Françoise aide ceux-ci au quotidien dans leurs démarches administratives. Ils viennent spontanément dans son bureau, comme Koumba, inquiète d’un paiement en retard de la CAF. « Les courriers et les rendez-vous sont angoissants, explique Françoise, je les rassure. » Koumba en profite pour passer du temps avec la travailleuse sociale, qui se rend toujours disponible.
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15H
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Après la coupe et le pliage des tissus, Frédérique montre aux participantes comment réaliser des sacs réversibles. Ardiata et Koumba montrent fièrement les leurs, tandis que Roumaïssa et Inès, venues avec la fondation Maison des champs, apprennent à utiliser la machine à coudre. « Il ne faut pas que la pédale s’emballe », prévient Frédérique, qui prête son matériel. Une troisième machine serait bien utile, selon les participantes. Ces ateliers créatifs sont essentiels pour resserrer les liens entre elles et avec l’extérieur. Grâce au nouveau partenariat établi avec la Maison des champs, les résidents des deux structures pourront se retrouver chaque semaine autour de la couture.