Un accès digne à une alimentation de qualité pour tous
Lorsque le budget devient trop serré, l’alimentation est souvent le premier poste de dépenses impacté. On se prive de viande, de poisson, de fruits et légumes, et plus généralement de produits frais. Pour lutter contre la précarité alimentaire, le Secours catholique a développé, en partenariat avec d’autres organisations, différents types de lieux où les ménages ont accès dignement à une nourriture de qualité. Ces endroits sont aussi des espaces de rencontre.
Les épiceries sociales et solidaires
Les épiceries solidaires co-fondées par Secours Catholique proposent une offre diversifiée de produits alimentaires, que les personnes, adhérentes, peuvent choisir librement, et dont le prix se situe entre 10 et 30 % du prix pratiqué dans le commerce. L’ambition de ces projets est de privilégier de façon croissante les circuits courts, afin de contribuer au dynamisme économique du territoire. Par ailleurs, dans une volonté de mixité sociale, de plus en plus d’épiceries sont ouvertes à tous, et l’on y paie en fonction de ses ressources. Enfin, plus que de simples magasins, ces lieux sont des espaces de convivialité qui permettent de tisser des liens autour d’un café ou dans le cadre d’ateliers - cuisine, fabrication de produits ménagers, jardinage…
Pour essayer d’atteindre un maximum de monde, et face aux difficultés pour de nombreux ménages de se déplacer, certaines épiceries ont choisi un mode de fonctionnement itinérant, permettant à leurs bénévoles d’aller dans les quartiers et les villages à la rencontre des personnes isolées.
Les paniers frais solidaires
Rapprocher les familles en précarité des producteurs locaux pour favoriser l’accès de tous à des produits frais, de qualité : c’est l’objectif des paniers frais solidaires mis en place par plusieurs antennes du Secours Catholique, en collaboration avec des partenaires (Civam, Groupements d’agriculture biologique, Réseau des jardins de Cocagne etc.). Ces paniers, payés au juste prix aux producteurs, sont accessibles par tous, avec un tarif moindre pour les ménages en difficulté financière. Ils sont aussi l’occasion pour des personnes isolées de rencontrer du monde lors de moments collectifs où on choisit les produits, où on cuisine ensemble et où on rend visite à des producteurs.
Les jardins partagés
Dans les jardins partagés du Secours Catholique, les personnes peuvent cultiver des légumes et des herbes aromatiques sur des parcelles individuelles, collectives ou mixtes. De nombreux jardiniers cultivent en agriculture biologique tandis que certains expérimentent la permaculture. Comme les épiceries solidaires, ces jardins sont aussi des lieux de lien social : on s’y retrouve autour d’un barbecue, ou d’un café, pour un moment de détente, on y partage des savoir-faire.
Nos positions
Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France, selon l’Insee. Or l’alimentation est l’un des postes budgétaires les plus impactés en cas de difficultés des ménages. Entre 5,5 et 7 millions de personnes se sont ainsi tournées vers l’aide alimentaire pour se nourrir en 2020. Beaucoup d’autres se privent régulièrement de repas et/ou sont contraintes de consommer des produits à bas coût, souvent mauvais pour la santé. Ces problèmes d’accès à une alimentation en quantité et qualité suffisante génèrent souvent du stress et de la honte, et peuvent pousser les personnes à s’isoler.
Face à ces constats, et persuadé que favoriser l’accès à bonne alimentation peut-être un levier pour sortir les personnes d’une situation de pauvreté généralisée, le Secours Catholique agit pour la mise en œuvre de projets alimentaires collectifs respectueux des personnes et de l'environnement. Ainsi, le programme « Ensemble bien manger, bien vivre » de l’association, qui soutient des projets alternatifs à l’aide alimentaire : groupements d’achats, jardins nourriciers, cuisines collectives, épiceries solidaires.
Le Secours Catholique appelle aussi les pouvoirs publics à apporter des réponses structurelles pour permettre à tous un accès digne à une alimentation saine et durable. Pour l’association, cela reviendrait à garantir aux ménages des moyens financiers suffisants - via l’accès à l’emploi ou à un revenu minimum adapté au coût de la vie -, à soutenir les initiatives de solidarité alimentaire ouvertes à toutes et tous, à favoriser la présence d’une offre alimentaire de qualité dans les territoires les plus pauvres, et enfin à mettre en place, au niveau local comme national, des structures de gouvernance, incluant les personnes en situation de précarité, pour opérer une transition vers une système alimentaire plus juste socialement et plus écologique.