Pourquoi la campagne « Tout le monde à table » ?

Marie Drique
Bastien Roux
Marie-Andrée Besson
Nicolas Verzotti
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Marie Drique
Responsable “Accès digne à l’alimentation durable”, au Secours Catholique

Depuis des années, dans un objectif d’accès digne de tous à une alimentation de qualité, le Secours Catholique développe localement des projets (épiceries, paniers solidaires…). Nous sommes confrontés à une équation insoluble : accessibilité sociale, durabilité des produits et juste rémunération des producteurs. Et nous constatons que nos actions restent insuffisantes face à un phénomène d’inégalités structurelles. On ne pourra résoudre l’équation si l’on ne s’attaque pas aux causes de ces inégalités, notamment à la structure de l’offre.

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Bastien Roux 
Directeur général de la Fédération française des diabétiques

En France, le diabète de type 2 touche 3,6 millions de personnes. Et le risque de le développer est trois fois plus important lorsqu’on est socialement vulnérable. L’un des facteurs de risque est une alimentation déséquilibrée. Or on sait que le manque de revenus empêche un vrai choix dans son alimentation, et contraint souvent à opter pour des produits de mauvaise qualité nutritionnelle – des produits qui bénéficient par ailleurs d’une promotion accrue. Il est important de montrer du doigt ces mécanismes et de mener un combat commun contre ces injustices.

 

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Marie-Andrée Besson
Agricultrice retraitée et présidente de Solidarité paysans

Les causes initiales de la dégradation de la situation des paysans sont toujours à l’œuvre : la mainmise de l'agroalimentaire et de la grande distribution durcit les conditions d'exercice de leur métier et réduit leurs revenus. À peu près toutes les productions sont touchées par des crises de plus en plus fréquentes, qui font des agriculteurs les variables d'ajustement du modèle économique dominant. Les paysans et paysannes sont pour un grand nombre devenus des travailleurs pauvres qui souffrent d'un métier déshumanisé et non rémunérateur.

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Nicolas Verzotti
Maraîcher dans le Vaucluse et président du réseau Civam

Depuis quinze ans, les Civam* observent les inégalités alimentaires et se rapprochent des associations de lutte contre la précarité. Cette dernière décennie, un changement de paradigme s’est opéré au sein de notre réseau : il ne s’agit plus de construire des circuits de commercialisation et de leur trouver un débouché auprès de consommateurs et de collectivités, mais d’affirmer le droit des citoyens, en tant que citoyens et non par l’acte d’achat, à définir, avec le monde agricole, des modes de production et des circuits de distribution souhaitables.