Chômeurs : accompagner plutôt que sanctionner
D’un côté, 2,8 millions de personnes durablement privées d’emploi. De l’autre, des centaines de milliers d’emplois non pourvus. Pour beaucoup, l’équation est simple. Certains chômeurs ne font pas preuve d’une recherche active et doivent être sanctionnés et voire leurs allocations suspendues. Pour les chercheurs d’emploi, la réalité est plus complexe.
« Parfois ce n’est pas que l’on ne veut pas travailler, c’est qu’on ne peut pas ! » affirme Laaziza. Faible niveau de qualification, problème de santé, de mobilité, image de soi dégradée… : une multitude d’obstacles fait du chemin vers l’emploi un véritable parcours du combattant.
Et quand on est précaire, les freins à l’emploi sont plus difficiles à surmonter. Parmi les presque 3 millions de chômeurs de longue durée, on retrouve davantage de personnes d’origine étrangère, avec un handicap, des mères seules ou des jeunes. Et plus la période de chômage s’allonge, plus il est difficile de retrouver un travail.
Pour le Secours Catholique, plutôt que des sanctions, quatre leviers favoriseraient le retour vers l’emploi : un revenu minimum suffisamment conséquent et stable pour sortir de la survie quotidienne ; une activité pour être en mouvement ; une formation pour accéder à l’emploi souhaité ; et un accompagnement social pour régler les problèmes comme celui du logement.
Le Secours Catholique le montre à travers des expérimentations comme les Territoires zéro chômeurs de longue durée : il faut restaurer « le capital humain » des chômeurs, les accompagner dans la durée, avec des ressources stables pour traverser sereinement cette épreuve. Une manière de leur dire : on compte sur vous, et de prendre en compte leurs contraintes et leur compétences. « Tenir ce discours, ça transforme les gens », assure un accompagnateur du Secours Catholique à Clermont-Ferrand.