Prison : comment en sortir ?
C’est un fait : la prison accélère l’exclusion. La majorité des personnes incarcérées sont pauvres ou issus de milieux défavorisés. Elles ont un faible niveau de formation, peu d’expérience de travail. Nombre d’entre elles présentent des troubles psychiques ou des addictions. Autant de fragilités accrues par la période de détention. Car à leur sortie de prison, les personnes incarcérées se retrouvent dans une situation sociale plus désespérée qu’avant. Une sur trois se retrouve sans abri.
Aujourd’hui, la prison sanctionne mais elle n’aide pas les personnes détenues à se faire une nouvelle place dans la société. « On a souvent des personnes qui ne sont plus adaptées au fonctionnement de la société, qui a continué à évoluer pendant leur détention », analyse une sociologue.
« En prison, on perd conscience de l’espace et du temps. L’isolement, l’absence d’activités, à force, on ne sait plus pourquoi on est rentré. On perd le sens de la peine », note Céline, ex détenue.
Les sorties sans accompagnement et préparation à la vie d’après sont sources de récidive : 61% des sortants de prison sont en effet réincarcérés dans les 5 ans suivant leur sortie.
Des alternatives à la prison existent, comme le placement extérieur, et permettent de donner un autre sens à la peine. Pour le Secours Catholique, il faut penser ensemble la sanction et la réhabilitation ; et il est possible de sanctionner sans incarcérer de manière à ce que les personnes détenues se sentent peu à peu parties prenantes d’une société qui les a jusque-là rejetées.
Par ailleurs la réforme de la politique carcérale doit être pensée avec ceux qui ont vécu la prison dans leur chair. Car les détenus d’hier constituent aussi la société de demain.