Notre action en faveur d'une justice climatique
Depuis une dizaine d’années, le Secours Catholique s’engage dans les négociations internationales sur le climat afin de faire entendre la voix des plus pauvres. L’association promeut des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accompagner la transition des pays les plus touchés par le réchauffement climatique qui en sont, paradoxalement, les moins responsables.
Les plus pauvres impactés par les changements climatiques
Engagé auprès des pays en voie de développement, le Secours Catholique fait le constat avec ses partenaires de terrain, que les effets du changement climatique touchent en particulier les populations les plus vulnérables alors qu’elles en sont paradoxalement les moins responsables.
Les différents rapports scientifiques du GIEC le disent : les changements climatiques, dus à une augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (émis par les activités humaines comme l’utilisation des énergies fossiles ou l’agriculture intensive), sont source d’injustice. En Haïti, en Inde, au Brésil, au Sénégal, ce sont les plus pauvres qui subissent en premier lieu les sécheresses, les inondations, les canicules, les cyclones, la salinisation des terres… et qui ont le moins de moyens pour y faire face. Ils voient les rendements agricoles de leurs exploitations diminuer, souffrent de la faim ou de la soif et sont contraints de migrer.
L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes a donc pour conséquence l’accroissement de la pauvreté.
Notre rapport sur les migrations environnementales
Pour des politiques climatiques ambitieuses et justes !
Au sein du Réseau action climat (RAC), le Secours Catholique s’engage dans les négociations internationales des COP, Conférences des parties, un sommet annuel qui réunit les 196 pays signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Chaque année, des représentants des États, des peuples autochtones et des membres de la société civile et du secteur privé s’y réunissent pour fixer des objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique.
Le Secours Catholique y participe en vue de promouvoir des politiques ambitieuses pour atténuer le réchauffement climatique (permettant de le limiter à 1,5° d’ici la fin du siècle tels que le prévoient les accords de Paris de 2015) et permettre l’adaptation des communautés les plus impactées. À cette fin, l'association plaide pour que se développent des mécanismes de financement solidaires permettant aux pays les plus riches d’aider les plus pauvres.
Alerte aux fausses solutions de compensation carbone
Le Secours Catholique constate avec ses partenaires de terrain, que certaines politiques d’atténuation des changements climatiques génèrent des problèmes d’accaparement des terres et de souveraineté alimentaire des plus vulnérables. C’est le cas des initiatives de compensation carbone qui confisquent les terres cultivées pour y implanter des arbres et nuisent ainsi aux petits paysans en détruisant leurs moyens de subsistance et en les privant de leurs droits fonciers.
En outre, ces projets de compensation ne peuvent dédouaner les États de leur responsabilité quant au maintien de la trajectoire des accords de Paris. Ceux-ci imposent de réduire drastiquement les émissions carbones et non simplement de les compenser étant donnée l’ampleur de la crise actuelle imposant la nécessité d’un changement systémique structurel.
notre rapport Compensation carbone : fausse solution pour un vrai problème
La nécessité de politiques climatiques qui respectent les droits de l’homme
Le Secours Catholique milite donc au sein des COP pour que les politiques climatiques portent une attention aux plus pauvres, respectent les droits de l’homme, en particulier le droit foncier des peuples autochtones, et garantissent la sécurité alimentaire de tous.
Ainsi, le Secours Catholique défend le mécanisme indépendant de gestion des griefs qui permettra aux individus impactés par les projets de compensation carbone de saisir la justice (prévu à l’article 6 de l’accord de Paris) et promeut la nécessité de réguler le fonctionnement du marché du carbone volontaire pour éviter les projets de greenwashing.
L’association porte ce plaidoyer auprès des instances de décisions nationales et internationales, et met en garde sur le fait que les politiques climatiques ne doivent pas engendrer de nouvelles pauvretés.