Sans-abri et mal logés
Des personnes à la rue aux familles vivant dans des habitats exigus ou insalubres, la problématique liée à l’absence d’un logement digne touche des millions de personnes en France. Pour beaucoup, cette forme de précarité vient aggraver une situation de pauvreté plus globale, en générant des difficultés financières, des problèmes de santé, un isolement social.
Notre réponse
Face au non ou mal logement, le Secours Catholique agit sur plusieurs fronts. D’abord, en ouvrant des accueils de jour et en organisant des tournées de rue. L’association recrée ainsi du lien social avec les personnes les plus à la marge, à qui elle propose un accompagnement pour les aider à sortir de la rue. Ensuite, en épaulant les ménages mal logés dans leur projet d’accès à un habitat digne. Elle soutient notamment ceux qui souhaitent faire valoir, devant l’administration, leur Droit au logement opposable (Dalo). Enfin, en se mobilisant pour permettre aux personnes et familles qui vivent dans des passoires thermiques de sortir de leur situation de précarité énergétique.
Parallèlement, le Secours Catholique intervient auprès des élus et des institutions pour leur demander d’agir sur les causes du sans-abrisme et du mal logement et pour leur suggérer des solutions pérennes (des réformes structurelles).
Toutes les réponses à vos questions
Quelle est la situation des sans-abri et mal-logés en France ?
Vivre dans la rue est encore malheureusement d’actualité dans de nombreux pays. La France n’est pas en reste. À ce jour, on estime le nombre de personnes sans-abri à plus de 300 000 en France, et ce, quelles que soient les tranches d’âge. Ce phénomène de sans-abrisme n’a cessé d’évoluer sur la dernière décennie, y compris dans les grandes villes comme Paris. Car si les personnes sans-abri comprennent la population sans domicile fixe, elles regroupent également les personnes accueillies en centre d’hébergement d’urgence ou vivant en bidonville. Dans tous les cas, il s’agit de situations de grande précarité.
Ces 300 000 individus sans-abri ne sont que la partie émergée de l’iceberg : en effet, on estime à 4 millions la population générale de personnes mal-logées en France (selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre). Parmi elles, 1 sur 4 ne dispose même pas de logement personnel. Et les exemples sont nombreux : des jeunes travailleurs contraints de retourner vivre chez leurs parents, ou des adultes accueillis chez des tiers. Et que dire de ceux qui vivent dans un espace réduit, des couples avec enfants vivant dans un minimum de mètres carrés, et de ceux qui n’ont pour seul toit qu’un logement de fortune (un abri précaire en camping, une cabane...). La situation des sans-abri et mal-logés en France reste inquiétante malgré les dispositifs sociaux d’aide en place. Il y a une grande urgence à soutenir le combat contre cette précarité de logement.
Quelles sont les aides de l'État pour les personnes sans-abri ?
Face à cette urgence sociale, des aides de l'État ont été mises en place pour les personnes sans-abri :
Le SAMU Social
Le SAMU Social regroupe un collectif d’associations non gouvernementales (Croix-Rouge, Secours Catholique…) venant en aide aux personnes démunies. Ainsi, pour répondre aux besoins vitaux des sans-abri, le SAMU Social développe et coordonne plusieurs services d’urgence : des équipes mobiles animées par des bénévoles partent à la rencontre des personnes à la rue, en errance, afin de conserver avec elles un lien social primordial et de s’assurer de leur état de santé ; un numéro d’urgence, le 115, oriente 24 h/24 vers des solutions d’hébergement d’urgence et de soin ; des lieux d’accueil de jour permettent aux plus démunis de se réchauffer en hiver et d’avoir accès à un minimum d’hygiène ; des services intégrés d’accueil et d’orientation épaulent les personnes à la rue dans leur parcours de retour au logement et à l’emploi.
Le plan pour le logement d’abord
Le plan pour le logement d'abord propose un certain nombre de mesures en direction des personnes sans-abri ou en situation de grande précarité afin qu’elles retrouvent rapidement un logement et surtout qu’elles le conservent. Cela passe par des loyers bas pour les familles, par exemple. Ce plan met également tout en œuvre pour éviter les expulsions locatives. Sortir de la rue ne doit pas rester un projet vain.
Les chèques de services
Les chèques de services, financés par l’État et distribués par les associations comme le Secours Catholique, ont permis aux personnes sans domicile d’acheter des produits alimentaires et d’hygiène pendant la crise sanitaire.
L’intermédiation locative
L’intermédiation locative : trouver un logement quand on est à la rue n’est pas simple. Ce dispositif vient simplifier et sécuriser l’interface entre le bailleur et le locataire grâce à l’intervention d’un tiers social. Les bailleurs qui s’engagent dans ce processus peuvent alors bénéficier d’une déduction fiscale importante sur leurs revenus locatifs.
Comment aider les personnes sans-abri et les mal-logés ?
Si ces aides existent, elles ne suffisent pas à offrir une vie décente aux sans-abri. Chacun, à son niveau, peut aujourd’hui apporter une aide concrète aux sans-abri.
Le bénévolat pour aider les personnes sans domicile ou mal-logées
Devenir bénévole, c’est s’engager humainement auprès d’une association et partager la valeur de solidarité. Vous pouvez prendre du temps pour l’accompagnement des sans-abri en les aidant dans leurs différentes démarches administratives par exemple, ou tout simplement pour échanger ; le soutien moral est particulièrement apprécié dans ces situations de précarité difficiles à vivre qui rendent vulnérable et qui isolent.
Faire un don pour soutenir les personnes sans-abri et les mal-logés
Soutenir les personnes sans-abri et les mal-logés, c’est aussi faire un don à notre Fondation Caritas France – Secours Catholique. Vous participerez ainsi à la réalisation des actions concrètes à nos côtés, sur le terrain, que ça soit à travers l’achat de nourriture, de produits d’hygiène ou de vêtements chauds en période de grand froid. Notre formulaire de don en ligne est simple et rapide.
Maintenir le lien social avec les personnes SDF
Enfin, au-delà du bénévolat et des dons, maintenir le lien social avec les personnes SDF est déjà un acte humain fondamental que chacun d’entre nous peut mettre en œuvre au quotidien. Avoir un regard bienveillant et empathique pour la personne dans la rue qui croise notre chemin, échanger quelques mots avec elle, sont autant de petits gestes qui repoussent le sentiment d’exclusion et d’isolement social vécu comme une souffrance par les sans-abri. Pour une société et un monde plus justes, chacun d’entre nous peut agir pour la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. N’oublions pas que le droit au logement est un droit fondamental de notre société, pour tous. Les gens de la rue sont nos plus proches voisins.